Alimentation électrique #3

par | 8 Nov 2022 | n°484, Tutoriel

3E PARTIE – DÉFAUTS ET PROTECTION (SUITE)

Suite de notre inventaire des défauts électriques les plus courants et des précautions à prévoir pour se prémunir des conséquences qu’ils pourraient induire en terme de risque direct et indirect pour les équipements et la sécurité des équipes et du public. Nous avons rendez-vous avec la surcharge, le court-circuit, la sous-tension et la surtension, dont une des causes possibles, la foudre, demande une vigilance toute particulière lors de tout événement en plein air.

LA SURCHARGE

L’éclairage et l’amplification audio traditionnels sont très gourmands en énergie et il est facile d’arriver assez vite aux limites de la puissance que peut délivrer une ligne électrique.
Une PC16 va par exemple pouvoir fournir un maximum de 230 x 16 = 3 680 W. Branchez-y quatre PAR 64 avec lampe de 1 000 W et vous dépassez déjà de 320 W le maximum autorisé à une PC16. C’est ce qu’on appelle une surcharge électrique.

Si votre installation est correctement conçue, le disjoncteur installé en tête de votre ligne va détecter la surcharge et ouvrir le circuit immédiatement – en électricité, on parle en effet d’un circuit ouvert pour dire que le courant ne circule pas et d’un circuit fermé quand l’alimentation est assurée.
Le but du disjoncteur de protection est de stopper l’alimentation en courant de l’installation pour par exemple éviter les conséquences de surchauffe des équipements, dont les conducteurs de la liaison, qui pourraient s’endommager, voire prendre feu.
Vous allez me dire qu’aujourd’hui, avec les amplificateurs à découpage et les technologies à LEDs, véritables révolutions technologiques des métiers du spectacle, la consommation en énergie des spectacles se voit significativement réduite. Pas faux, mais là où on branchait trois PAR 1 000 W sur une PC16, on relie aujourd’hui douze luminaires à LEDs et les risques sont les mêmes. Plus importants même du fait des facteurs de puissance des appareils qui faussent les calculs. Mais ne sortons pas de notre sujet. Vous trouverez dans SONO Mag divers autres tutos traitant de ce fourbe facteur de puissance.

LE COURT-CIRCUIT

C’est une forme particulière de surcharge. Un court-circuit franc s’obtient lorsque deux conducteurs à des potentiels différents sont reliés. Calculons le courant obtenu avec un tel circuit. U = R.I, donc I = U/R. Dans notre cas, R, la résistance de charge, est nulle, donc I = +∞.

Le courant théorique obtenu est donc infini. Une situation qui ne dure par longtemps, le disjoncteur de protection s’ouvre instantanément pour éviter les conséquences de la situation, la destruction des conducteurs.
Dans la même veine que le test de la tension des piles 4,5 V avec la langue, souvenez-vous du tonton qui estimait la charge de la batterie de sa R12 à grandes gerbes d’étincelles en touchant les pinces des câbles de recharge ! Illustration typique du court-circuit.

Autre exemple, la soudure à l’arc, qui utilise le court-circuit contrôlé pour faire entrer en fusion les métaux et matériaux d’apport. On atteint couramment au cœur de l’arc des températures de 4 500° !
Le court-circuit peut être de multiple nature, particulièrement dans un univers triphasé – voir épisode précédent de ce tuto. Monophasé lorsqu’il est causé par la mise en contact d’une phase et d’un neutre, biphasé s’il s’exprime par la mise en contact de deux phases, biphasé-terre lorsque le court-circuit est causé par la mise en contact de deux phases et d’une terre, biphasé et phase-terre quand le défaut est la résultante de la mise en contact de deux phases et la mise en contact de la troisième phase avec la terre, triphasé lorsque il est causé par la mise en contact de trois phases et triphasé-terre quand les trois phases et une terre sont reliées.

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