L’OUTIL TOUT EN UN

Audac fait partie des marques incontournables du marché international de l’installation. La nouvelle série d’amplificateurs multifonctions MFA marque un grand pas dans l’innovation dont fait preuve le fabricant belge depuis sa création en 1992. Il ne s’agit pas simplement d’un ampli de puissance. Les fonctionnalités offertes vont bien au-delà : filtrage, traitement, routing et large choix de sources d’entrées. L’ajout de l’un des nombreux modules Sourcecon optionnels fait de cet amplificateur un outil tout en un, comme le revendique fièrement le fabricant. Explorons ensemble l’utilisation de cet appareil, qui devrait séduire les professionnels de l’intégration AV.

PREMIER COUP D’ŒIL

D’une épaisseur d’une unité, le MFA208 peut être « racké » ou simplement posé à proximité de l’utilisateur. Elément principal de la face avant, l’écran LCD 2,8” affiche un menu sobre sur fond noir et en nuances de gris. Il utilise quasiment toute la hauteur possible de l’appareil. La navigation se fait à l’aide de quatre switches et d’un bouton poussoir rotatif situés de part et d’autre de l’écran. On a tendance à attendre un écran tactile mais la conception logique et intuitive des différentes pages fait très vite oublier cette frustration. Concernant l’écran, il faut rester bien en face car la vue en plongée ou sur le côté gauche le rend difficile à lire.

Le VU-mètre à quatre LEDs indique le niveau de sortie de l’amplificateur et donne les informations essentielles pendant son fonctionnement, notamment le clip et la mise en protection. Pour plus de précisions, il faut regarder le VU-mètre sur la page principale de l’écran. Enfin, le port USB en face avant est prévu pour les mises à jour. Lorsque le module Sourcecon le permet, ce port s’y connecte pour être utilisé comme stockage de contenu audio. Le support USB doit être formaté en FAT32.Pour finir le tour de la face avant du MFA208, l’entrée ligne mini-jack 3,5 mm est fortement pratique pour connecter rapidement n’importe quel lecteur externe. En effet, l’ampli est assez profond et, en général, la face arrière n’est guère accessible en installation fixe. D’ailleurs, cette entrée ligne prendra la priorité sur celle de derrière, ce qui est plutôt bien pensé.

L’ampli propose évidemment les connexions que l’on attend dans un produit destiné exclusivement à l’intégration. La partie gauche regroupe essentiellement les connecteurs des différents protocoles de contrôle du MFA. Notamment, le port réseau Ethernet permet le contrôle via le software Audac Touch 2, aussi bien en réseau filaire que Wi-Fi. Le port série RS232/RS485 implémente des fonctionnalités d’automation, comme le contrôle via le panneau mural MWX45. La norme RS485 permet d’en connecter plusieurs en cascade afin de commander plusieurs zones. Un port Dante est proposé en option afin d’échanger en réseau jusqu’à quatre canaux audio avec d’autres éléments Audac. Le port Mute est destiné aux procédures de sécurité. Il coupe la musique et active l’entrée micro si la fonction « priority » est enclenchée.

Du côté des connexions audio, on retrouve une entrée ligne stéréo RCA qui dispose d’un réglage de gain allant de -4 à +20 dB. L’entrée micro sur Euro-block profite d’un gain montant jusqu’à + 50 dB et d’une alimentation phantom commutable. La présence du module Sourcecon MMP40 augmente les possibilités de l’ampli avec l’ajout d’une entrée et d’une sortie stéréo symétrique. Celle-ci vient en renfort de la sortie stéréo mini-jack asymétrique.

LE RÔLE PRINCIPAL : L’AMPLIFICATION

L’amplification en classe D équipe le cœur de cet appareil. Ce type de technologie a l’avantage d’avoir un rendement élevé, un faible encombrement et une consommation électrique peu gourmande. Les enceintes se connectent grâce à un connecteur Euroblock quatre broches selon deux modes de câblage différents. Le premier est ce qu’on appelle basse impédance, dans lequel on peut connecter un ou plusieurs haut-parleurs, en veillant à ce que l’impédance équivalente ne soit pas inférieure à 4 ohms. Une puissance de 2 x 40 W est garantie. Le deuxième mode, 70-100 V, est destiné aux configurations de haut-parleurs sur de longues distances. Cette technique dite « 100 V » a pour principal avantage de supporter des grandes longueurs de câbles, et les 80 W maximum dont l’ampli dispose sont à répartir parmi les enceintes. Chacune d’elles est équipée d’un transformateur avec un sélecteur de puissance. La possibilité de fonctionner dans un mode ou dans l’autre est un réel atout pour un appareil de cette gamme.

Côté processing, c’est complet et efficace. On retrouve les filtres classiques Butterworth, Bessel et Linkwitz-Riley en mode passe-haut ou passe-bas. Deux réglages de pentes sont disponibles, au choix, 12dB/oct ou 24dB/oct. Le changement est instantané, c’est plutôt agréable. Nous réalisons les tests avec une paire d’enceintes Audac ATEO4 (35 watts/8 ohms). Le mode basse impédance est choisi dans cette configuration stéréo simple. Mais comment juger le son d’un ampli ? Sans parler de la couleur qui dépendra davantage des enceintes, on peut apprécier la dynamique sur l’ensemble du spectre. Le grave est parfaitement maintenu et restitué. Le résultat global est assez bluffant tout comme le volume sonore délivré qui confirme le bon rendement du MFA208.

À LA SOURCE

Pour bien comprendre ce que cet appareil est capable de réaliser, partons de sa configuration la plus simple. De base, il reçoit l’audio grâce à son entrée ligne ou micro, puis grâce à l’ajout d’un module Sourcecon Audac, une source supplémentaire va pouvoir alimenter l’ampli. Le concept modulaire octroie à cet appareil une véritable flexibilité pour s’adapter aux besoins de l’installation. Un module s’installe facilement dans le slot prévu. Par exemple, on trouve un module de tuner radio (DAB et FM), plusieurs modules de streaming de contenu via internet ou aussi un module de connexion Bluetooth pour diffuser du contenu à partir d’un appareil mobile. Le module MMP40 que nous utilisons pour ce test permet la lecture audio et enregistrement sur port USB. La plupart des formats audio sont compatibles : MP3, AAC, Ogg Vorbis, Flac, WMA et WAV.

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