LE ZÉNITH DE PAU EN MODE ACOUSTIQUE

Au Zénith de Pau, la nouvelle année est célébrée avec le concert de l’OPPB – orchestre de Pau Pays de Béarn, accompagné de son chœur de 70 artistes et précédé de l’orchestre des 200 jeunes Caminos. Pour le vingtième anniversaire de cet événement, qui a accueilli en janvier plus de 10 000 spectateurs, l’équipe a choisi d’implanter une diffusion spatialisée d&b Soundscape. L’occasion rêvée d’aller rencontrer sur place l’équipe en charge du projet.

Nous sommes chaleureusement accueillis par le régisseur général du Zénith de Pau.

Ramuntxo Urdangarin : Cette série de concerts que nous avons le plaisir d’accueillir au Zénith a pour but de créer des passerelles entre un large public et l’univers de la musique classique. C’est d’ailleurs au cœur des ambitions de notre salle de permettre à la population d’accéder à la culture en général. Notre salle dispose d’un parc de matériel et d’une équipe technique d’accueil qui sont à la disposition des spectacles les plus divers, les représentations scolaires par exemple.

Direction la régie avec Yann Lemêtre et Tony Vincent, qui gèrent respectivement le mixage de façade et le système de diffusion. Yann baigne dans la musique depuis sa plus tendre enfance, c’est de famille. Des études d’électronique, un BTS audiovisuel option son et un cursus à la SAE le conduisent à la création musicale pour le théâtre. Il est ensuite impliqué dans la création du Cabaret Sauvage et en sera régisseur pendant vingt ans. Des tournées aussi, avec les retours de Biolay, du calage système et des remplacements dans divers rôles. Mais Yann n’aime moins rien que la musique acoustique, dont le jazz. Il est intervenu entre autres en accueil à Jazz à la Défense, aux Chorus des Hauts-de-Seine et au Parc Floral. Depuis septembre 2021, il est le régisseur général son du Trianon.
Passionné de son depuis l’enfance, Tony Vincent travaille depuis plus de 20 ans avec Jean-Noël Cazalis. Il assure les fonctions de chef de projet au sein d’AES.

Yann Lemêtre : J’ai rencontré Fayçal Karoui, le directeur musical de l’OPPB, lors de sa création à Amsterdam du show Broadway enchanté, avec Isabelle Georges. Fayçal a adoré le spectacle et a voulu transposer l’idée de mêler, sur une thématique originale chaque année, musique classique et jazz à l’occasion du concert du premier de l’an de Pau. Depuis, Fayçal m’a demandé de revenir chaque année mixer ces concerts.
Tous les ans, nous mettons un point d’honneur à améliorer les solutions audio mises en œuvre, faire évoluer le kit micro par exemple. Mais le véritable enjeu reste le respect de la dynamique de l’orchestre tout en veillant à ce que le public n’ait pas le sentiment que la scène est sonorisée, et bien sûr en préservant au maximum le confort des artistes. Je tiens beaucoup à cette relation avec le chef.
Nous avons fait au fil des années divers essais de placements d’enceintes, jusqu’à être tentés par une solution de type surround, sans que nous sachions vraiment ce qu’elle serait. Je parle d’un temps où le Soundscape n’existait pas.

Et c’est finalement en juille 2020 que Frédéric Morendo, le directeur général de l’OPPB, me contacte après avoir assisté en Allemagne à un concert classique sonorisé, en plein air, qui l’a complètement bluffé d’un point de vue du son. Il s’agissait d’un système spatialisé. Nous commençons alors à travailler sur une adaptation pour le concert du premier de l’an.
Début 2021, nous avions monté un système spatialisé, mais le spectacle n’a finalement pas joué pour les raisons que nous connaissons tous. Début 2022, pas de concert non plus, et nous voici en 2023 avec maintenant une solution d&b Soundscape, initialement prévue avec des boîtes de la série V et finalement associée au système XSL livré chez AES quelques jours avant les dates.

Tony Vincent : À ce propos, un grand merci à Nicolas Jaillot et à toute l’équipe d&b France pour leur soutien sans faille sur ce projet, où nous retrouvons en frontal cinq systèmes de sept boîtes XSL. Chaque stack est composé de quatre XSL8, d’une dispersion de 80° plus trois XSL12 arrosant à 120°. Nous avons ajouté deux fois six boîtes de V en out-fill plus une V10P en out-fill extrême pour attraper l’extrémité des gradins puisque l’ensemble de la jauge du Zénith est ouverte. En front-fill, nous avons disposé un ensemble de neuf enceintes T10 en nez scène. Pour les renforts de grave, il y a six VSubs accrochés au centre, en deux stacks de trois pour des raisons de clearance.

SONO Mag : Les boîtes XSL sont nativement cardioïdes, cela représente-t-il un intérêt dans le projet ?

Y. L. : Lors des tests du système avant la première répétition, nous avons diffusé un disque et déambulé sur le plateau. Nous avons constaté que le son sur scène était très propre. Mais avant d’en tirer des conclusions, j’ai attendu que les musiciens commencent à jouer. Après seulement quelques minutes de répétition, Fayçal s’est retourné vers la régie pour nous dire que le son sur le plateau était excellent, alors même que nous n’avions encore rien fait de particulier en termes de mixage. Il trouvait en particulier que l’absence de graves envahissants améliorait énormément le confort.

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