Dix systèmes colonne en test au théâtre d’Ablon-sur-Seine

par | 10 Fév 2021 | Test Son

QUELLE ÉVOLUTION DEPUIS MAI 2018 ?

Dans le numéro 440 de votre magazine préféré, nous avions testé six systèmes colonne et présenté une petite rétrospective des différents types d’enceintes acoustiques (point source, châteaux, line array…). L’enceinte colonne, depuis la parution de cet article, s’est très largement généralisée. Elle est devenue un type de diffusion incontournable aussi bien pour la diffusion de musique amplifiée que pour la musique d’ambiance. De quelle façon la prolifération de ces systèmes colonne a-t-elle joué un rôle dans l’évolution des prix ? Techniquement et acoustiquement, sont-ils aujourd’hui plus complets et plus performants ? Des modèles déjà présents dans le test de 2018 ont été repris dans ce nouveau comparatif, permettant ainsi de répondre en partie à ces questions.

LE PROTOCOLE D’ÉCOUTE ET DE MESURES

Comme pour chacun des bancs d’essai que nous vous concoctons, nous avons tenté de réaliser les écoutes et les mesures dans les meilleures conditions possibles afin de vous livrer une analyse objective et juste des systèmes que nous comparons. Les conditions optimales signifient pour nous des conditions similaires à un usage normal des produits. Tout comme il nous est arrivé par le passé d’effectuer nos tests dans un gymnase, quand cela nous paraissait le plus adapté, nous avons ici choisi de les réaliser dans un théâtre. C’est pourquoi nous avons passé deux journées d’écoute au théâtre de l’espace culturel Alain-Poher, à Ablon-sur-Seine (Val-de-Marne). Les systèmes étaient placés en arc de cercle dans un ordre aléatoire, sur la scène du théâtre. Par le biais d’une console Yamaha DM1000, nous étions à même de passer d’un système à l’autre à partir d’une même source audio, après un calibrage précis au bruit rose des pressions acoustiques restituées. Les fichiers audio de la playlist de test SONO Mag étaient lus sur un ordinateur Apple, lui-même raccordé à la console au moyen d’une DI Radial USB-Pro. Les mesures ont été effectuées sur le logiciel Easera avec un micro de mesure Beyerdynamic MM1 et une carte son M-Audio. L’ensemble des résultats est la compilation des commen-taires, évaluations et mesures effectués par les personnes présentes le jour du test.

LES SÉRIES DE COURBES

Nous avons effectué, dans les mêmes conditions pour chaque système, une batterie de mesures dont vous retrouvez le résultat pour chaque produit. Celles-ci nous permettent d’éditer des courbes ou des graphiques.

La première de ces séries de courbes est appelée « dispersion horizontale » Fig 1. Vous y trouvez la réponse en fréquence dans l’axe de l’enceinte à 3 m, à 30°, 60° et 90° (points bleus). Cette courbe nous permet d’évaluer la réponse spectrale de l’enceinte dans l’axe et son comportement au fur et à mesure que l’on s’écarte de son axe. C’est cette mesure qui révèle de façon certaine l’angle de dispersion de l’enceinte et sa capacité à arroser une zone plus ou moins large.

La seconde série est appelée « réjection arrière » Fig 2. Les courbes reproduites ici sont celles à 0° toujours en référence, à 90°, soit sur le côté de l’enceinte, à 135° et à 180°, soit complètement derrière l’enceinte (points roses). Cette courbe nous intéresse tout particulièrement si l’on souhaite exploiter le système avec de la voix ou des instruments acoustiques à l’arrière de l’enceinte. Certains systèmes présentent des résurgences sur certaines zones de fréquences à l’arrière de l’enceinte. Or ces résurgences peuvent être à l’origine de difficulté de type Larsen, pour sonoriser une guitare acoustique ou encore une voix avec un micro serre-tête.

Un troisième ensemble de courbes s’intéresse aux presets disponibles pour l’utilisateur ou aux réglages d’égalisation en l’absence de presets Fig 3. En effet, si certains intitulés de preset sont éminemment clairs quant à leur utilisation (DJ, Speech…), d’autres le sont moins. Et bien que signifiants, comme les presets Live ou Music, il n’est pas forcément évident de savoir quel en est l’impact sur la réponse en fréquence et quel choix a été fait par le fabricant.

Il reste à présenter un graphique nommé « signature sonore » Fig 4, que vous avez déjà eu l’occasion de rencontrer dans nos pages. A partir de la courbe de réponse en fréquence dans l’axe, nous générons un graphique par bandes plus facile à appréhender pour ceux d’entre vous que le caractère scientifique d’une courbe rebute. Il donne une idée du niveau d’énergie dans chaque bande de fréquence : sub-grave de 20 à 125 Hz, grave de 125 à 500 Hz, bas-médium de 500 à 2 000 Hz, médium de 2 kHz à 4 kHz, haut-médium de 4 à 8 kHz, aigu de 8 à 16 kHz et extrême aigu de 16 à 20 kHz.

LA MESURE DU COMPORTEMENT LINE SOURCE

Pour vous permettre de visualiser facilement la portée de chaque système, nous avons effectué des mesures de niveau en fonction de la distance. Nous avons réglé chaque système à 90 dB à 3 m, puis cherché à quelle distance nous obtenons 87 dB (soit 90-3 dB), puis 84 dB (soit 90-6 dB). En effet, si les systèmes étaient des line source parfaits, ces valeurs devraient être à 6 m, puis à 12 m, selon la fameuse règle de « la perte de 3 dB par doublement de distance » que nous avons tous entendu au moins une fois. Ces deux dernières mesures reproduites sur une bande horizontale vous permettront de juger des systèmes qui projettent le plus.

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