Keynote L-Acoustics 2023 à Los Angeles

par | 11 Mai 2023 | n°489, Reportage Son

Disruption et spatialisation

Chez L-Acoustics, les moments clés de communication prennent désormais la forme de keynotes. Un moment très préparé et orchestré qui se déroule devant un parterre choisi d’invités, et qui fait l’objet d’un tournage en multicaméra en vue d’une large diffusion quelques jours après l’événement. La keynote 2023 s’est déroulée à Los Angeles, au sein du prestigieux Hollywood Bowl.

Inauguré en 1922, l’Hollywood Bowl est un site mythique en forme d’amphithéâtre qui accueille les spectacles des artistes les plus divers. Il est adossé aux collines de Hollywood et peut accueillir 17 500 spectateurs confortablement installés dans des fauteuils.
Le soleil californien est une valeur sûre, en tous cas en ce mois d’avril. Le moment se devait d’être exceptionnel à tous points de vue puisque c’est sous une bruine persistante que l’équipe L-Acoustics nous accueille sur place. Une bruine qui se transformera en crachin, puis en pluie au cours de la soirée. Qu’à cela ne tienne, la curiosité des 350 invités venus du monde entier transcendait largement l’inconfort des gouttes.

Parmi les membres de l’équipe L-Acoustics présents à Los Angeles, nous constatons que les Français sont venus en force. Outre ceux qui interviennent sur scène, Jérôme Hardy, Olivier Inizan et Franck Surena partagent le moment avec les invités hexagonaux.

Après une courte introduction par Audrey Neustadter, nous écouterons sur scène successivement Laurent Vaissié, Scott Sugden, Germain Simon, Jordan Tani et Corey Laplante.

Let’s go to the point*

Alors bien sûr, une keynote, dont l’ambition est une diffusion la plus large possible se doit d’être en anglais. À celles et ceux que cet aspect rebuterait, ces lignes sont écrites pour vous épargner toute souffrance. Et il y a aussi la possibilité de visionner la vidéo de la keynote en anglais avec un sous-titrage en français.
Mais venons-en au fait. Quelle idée les équipes de L-Acoustics ont-elles pu bien avoir qui mériterait un tel ramdam ?
En fait, il faut déjà passer cette phrase au pluriel. Il ne s’agit pas d’une nouveauté, mais de plusieurs. Nous allons les présenter dans l’ordre de la keynote.

La série L, enceintes line array à courbure fixe

La première mise en œuvre d’un système L-Acoustics V-Dosc aux États-Unis a été réalisée voici trente ans dans l’amphithéâtre Universal, situé à portée de flèche de l’Hollywood Bowl.
En trente ans, chacun d’entre nous a très clairement intégré le fait qu’un système line array s’ajuste physiquement par modification des angles inter boîtes. La démarche passe par une opération de modélisation du lieu et de prédiction, qui, après choix et ajustements, fournit des paramètres que l’équipe de montage applique. S’ensuit une opération de calage des paramètres électroacoustiques du système dans le lieu, pour tendre vers une couverture la plus homogène sur l’ensemble de la zone du public.

À gauche, les deux enceintes L2 et LD2 et à droite, le montage de deux L2 sur une LD2.


Eh bien avec la série L, il va falloir voir les choses autrement. Penser autrement, comme Christian Heil avait eu l’audace de le faire quand il a concrétisé l’idée du line array pour une exploitation en sonorisation. Depuis, cette révolution innovante est devenue la norme pour l’immense majorité des opérations de sonorisation de puissance.
Ainsi, l’équipe L-Acoustics a eu l’audace de remettre en question l’ensemble des habitudes prises. L’idée n’est pas de faire table rase du line array, bien au contraire, mais de repartir des principes fondamentaux en les confrontant à la réalité de l’exploitation. 30 années d’expériences et de données sur des spectacles et événements de différentes ampleurs permettent de disposer d’une sacrée mine d’or d’informations.

La série L s’associe si nécessaire aux KS28.

La technologie PULS

Derrière l’acronyme PULS se cache l’expression « Progressive Ultra-Dense Line Source ». Et les deux premières enceintes à utiliser cette technologie s’appellent L2 et L2D.
Le facteur de performance initial du concept s’appelle ARF, pour Active Radiation Factor. Il s’agit du ratio entre la somme des surfaces « actives » de l’enceinte, comme les membranes par exemple, et la somme des surfaces « non actives » comme l’ébénisterie ou la mécanique de rigging.

Dans les systèmes actuels, les haut-parleurs dictent la taille des enceintes. Et du fait de leur forme, il est difficile de dépasser un ARF de 90 %. Or plus l’ARF est faible, moins la réponse du système est cohérente. Pour réellement améliorer le son d’un système, il est donc utile de commencer par sa géométrie de base.
Ainsi, chaque enceinte L2 et L2D intègre dans son coffret un grand nombre de haut-parleurs. Huit drivers de 3’’ avec guide d’onde DOSC et huit woofers de 10’’ montés en bass-reflex. L’ensemble des transducteurs, qui correspond à ce que l’on trouverait dans quatre boîtes traditionnelles, forme une ligne parfaitement continue. Et permet d’obtenir un ARF de 99 % pour deux enceintes couplées.
Fondamentalement, avant tout réglage, le système L est donc beaucoup plus cohérent que ses homologues classiques.

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