Salle d’écoute virtuelle personnalisée

par | 10 Fév 2022 | Tutoriel Son

AVEC DEARVR MIX

Dear Reality est une société allemande créée en 2014 et intégrée au groupe Sennheiser depuis 2018. Elle s’est spécialisée dans le développement de plug-ins audio avec émulation d’espaces sonores tridimensionnels.
Son offre propose à ce jour huit applications, dont deux gratuites qui sont un encodeur binaural et un outil de traitement des flux Ambisonics. C’est au récent dearVR MIX qui nous consacrons ce test, dont l’objectif est la simulation de lieux d’écoute.

Aujourd’hui, un ordinateur assez sommaire suffit à tout un chacun pour créer des contenus sonores dont l’intérêt et la richesse n’ont de limites que l’imagination et le talent de l’opérateur.
Comme le cuisinier disposant de son odorat et de son palais pour évaluer ses créations au fur et à mesure de leur élaboration, le réalisateur sonore se doit de disposer d’un système d’écoute de référence familier, qui puisse restituer avec transparence la richesse du message sonore. Et c’est souvent là que ça se gâte.
Car s’il est envisageable de casser sa tirelire pour s’offrir une paire d’enceintes électroacoustiques dignes de ce nom, chacun ne dispose pas d’une cabine de mixage ou même d’une pièce à l’acoustique adaptée à la nécessaire écoute analytique.

ÉCOUTER AU CASQUE

Nombre de créateurs sonores se réfugient alors sous les oreillettes de casques audio. Et la solution est assez pertinente. À qualité de restitution équivalente, un casque coûtera en effet incomparablement moins cher que deux enceintes. Et avec un casque, on s’affranchit totalement de l’acoustique environnante, tout en se garantissant la possibilité d’une analyse très fine du contenu sonore du fait de la proximité des transducteurs avec les oreilles.
On peut aussi apprécier que le casque puisse diffuser du son à des niveaux de pression acoustique très variables sans que l’écoute ne soit altérée par le bruit environnant à bas niveau, sans faire non plus souffrir le voisinage à fort niveau.
Semblant tendre vers la panacée, le casque présente toutefois un handicap de taille. Analytique et précise, l’écoute au casque met sous le boisseau l’un des paramètres constitutifs du son que nous percevons, à savoir l’acoustique de l’environnement d’écoute.

ON N’ENTEND PAS LE SYSTÈME SON, MAIS SON COMPORTEMENT DANS UN ENVIRONNEMENT ACOUSTIQUE DONNÉ

Osons un parallèle avec le spectacle en imaginant un groupe qui réalise, avec son propre système de diffusion, une tournée des Zéniths. À chaque date, le même système, ou peu s’en faut, est accroché. Et ce même système, pourtant alimenté par les mêmes sources issues des mêmes musiciens, mixées par le même ingé-son de façade et dans la même console, produit chaque jour un son différent !
L’ingé-système doit, à chaque date, réaliser un nouveau calage pour obtenir le son qui va le plus possible tendre vers ce que souhaite l’ingé-son FOH, modèle invariant d’un jour à l’autre.
Quelles données changent-elles entre les différentes dates sur le plan sonore ? Pas le système électroacoustique, puisqu’il est le même, mais bien l’acoustique du lieu. En réalité, le calage du système n’a pour objectif que de compenser les interactions complexes induites entre la diffusion et l’acoustique de la salle. Dans l’expression « caler le système », « système » doit se comprendre comme « ensemble électroacoustique interagissant avec une acoustique donnée ».

MODÉLISER L’ACOUSTIQUE DE LA SALLE D’ÉCOUTE

À travers leur expérience de la modélisation tridimensionnelle, les équipes de Dear Reality ont bien compris l’importance de l’environnement acoustique dans la perception du son, et l’application dearVR MIX n’a ni plus ni moins que l’ambition de reproduire, via l’écoute au casque, l’acoustique de salles de mixage de référence, ainsi que, nous le verrons, quelques autres environnements divers et bien marqués acoustiquement.
Avec dearVR MIX, le réalisateur sonore bénéficie du meilleur des deux mondes. Il conserve d’une part les atouts de l’utilisation du casque : coût « modique » du matériel ; possibilité de travailler dans chaque lieu sans se préoccuper de l’acoustique ; liberté totale du niveau d’écoute. Il ajoute d’autre part la dimension acoustique d’un espace qu’il choisit suivant ses souhaits, et peut même essayer son contenu dans de multiples salles au comportement différent. Comme s’il promenait son mixage dans divers studios pour le confronter à l’acoustique du lieu. Le tout en restant dans son salon !

DEAR REALITY, LE SON À 360°

Le développeur allemand a une expérience solide dans la simulation d’espaces sonores à 360°, en particulier dans la maîtrise de la diffusion binaurale du son. Profitons de ce test pour refaire un point sur la façon dont nous sommes capables de percevoir l’environnement sonore qui nous entoure à 360°.

NOTRE PERCEPTION SPATIALE DU SON

Tout d’abord, désacralisons le son immersif, 360°, ou encore 3D. Il ne s’agit ni d’une nouveauté, ni d’une découverte. Chacun de nous baigne en permanence, et depuis sa naissance, dans un champ sonore en trois dimensions, et sans s’en être plus que cela préoccupé. Autrement dit, le son immersif a toujours existé et la nouveauté réside uniquement dans la possibilité offerte aujourd’hui par la technologie, et en particulier la puissance de calcul des ordinateurs, de restituer à l’auditeur un champ sonore en trois dimensions créé de toutes pièces.

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