Le village Rugby Paris, côté son

par | 19 Déc 2023 | n°495, Reportage Son

C’est également Concept Group qui a conçu, réalisé et exploité la partie sonorisation du village Rugby Paris. Outre les festivals et l’événementiel, la société de Brignoles, dans le Var, possède une belle expérience dans le domaine de la sonorisation de manifestations sportives.

Citons, entre autres, Action Sport, festival international des sports extrêmes à Montpellier, depuis 14 ans, 300 000 personnes en cinq jours sur 1 km de berges, ou, en 2021, le village France aux J.O. de Tokyo 2021. Nous avons interviewé sur le site Patrice Burle en compagnie de Jean-Denis Rolland, de l’agence ME (Management Événementiel) de Pézenas, directeur technique de tout le projet Village Rugby, et de Steeve Thimpont, responsable Son.

SONOMag : Patrice, explique-nous comment Concept Group s’est retrouvé à sonoriser le Village Rugby ?

Patrice Burle : C’est la ville de Paris qui organise cet événement. La société O Connection a remporté l’appel d’offres pour l’organisation et l’exploitation du village : elle a ensuite choisi les prestataires pour chaque lot – écrans, structures, etc. Concept Group assure le son, la lumière et la distribution électrique. Des premières réflexions jusqu’à notre arrivée sur le site le 23 août avec huit semi-remorques, tout s’est enchaîné très vite. Le premier match était le 8 septembre.

SONOMag : Quel est le programme d’une « journée type » ?

P. B. : La boutique de la FFR, dont les vitrines donnent sur l’extérieur du village, ouvre à 11 h du matin. Le village est alors encore fermé. Le public arrive progressivement dès l’ouverture des portes à 14 h. Le Stade de France est encore fermé, les gens viennent ici pour l’ambiance, boire, se restaurer… Un animateur les accueille sur la scène centrale, les spectacles divers se succèdent à partir de 15 h, il y a de la musique, ça bouge, plein de choses à voir, le temps passe vite. La tension monte en pré-match, jusqu’à 21 h. Entre les mi-temps, il peut y avoir par exemple un set de DJ… 23 h, c’est la fin du match, on lance les messages d’évacuation. Le flux sortant est très dense, et souvent en 15 minutes c’est terminé. 23 h 30, le village est fermé. Et ça recommence le match suivant, en deux formats selon que la France joue ou non.

SONOMag : Jean-Denis, quelles sont les contraintes techniques ?

Jean-Denis Rolland : Aménager entièrement un village provisoire sur la place de la Concorde, l’un des lieux où la circulation est la plus intense à Paris. Il y a du voisinage, des palaces, la Paris Fashion Week se tenait au Louvre, pas loin de la Concorde, pendant une semaine, donc pas de pollution sonore. Et il fallait, comme pour les lumières, que le son tourne sans problème pendant deux mois, quel que soit le temps.

Autre contrainte : prévoir deux jauges selon les matchs – l’une à 15 000 personnes pour les matchs sans l’équipe de France, où le village occupe la moitié côté Tuileries de la place, l’autre à 39 000 pour les matchs avec la France, où le village annexe la seconde moitié de la place, côté Champs-Élysées. En jauge 15 000, deux écrans géants (90 m²) sont utilisés ; en jauge 39 000, il y a deux autres écrans, disposés dos à dos par rapport aux autres et en décalé. Ces écrans ne sont pas disposés « droits », mais légèrement sur le côté : instinctivement, le public se place face à eux, ce qui dégage naturellement un espace central de circulation.

En « grande » jauge, nous déployons toute la zone supplémentaire dès le matin, la seconde moitié de la place, côté Champs-Élysées, et nous la rendons à la circulation le matin suivant. Un bel exercice de montage/démontage rapide !

Outre ces quatre écrans géants (similaires à ceux utilisés lors de la tournée d’Indochine, mais non incurvés), nous avons aussi en permanence une scène centrale surélevée couverte, en forme de ballon de rugby, de 28 m d’ouverture et 12 m de profondeur. Elle tourne dès qu’il y a du public, accueillant des animations musicales ou de danse, des démonstrations diverses, des sets de DJs, des concerts de musiques traditionnelles ou actuelles (20 micros-casques HF déployés pour une formation de Maoris un soir), des émissions de télévision en direct, dont une assez complexe avec 25 artistes se succédant au fil de la soirée… Et les systèmes audio diffusent aussi des messages pour accompagner la sortie du public, en fin de soirée.

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