Village Rugby Paris 2023

par | 19 Déc 2023 | n°495, Reportage Lumière & Vidéo

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Dans le cadre de la Coupe du monde de rugby 2023, la ville de Paris a créé un « Village Rugby » (autrement appelé Fan Zone) situé place de la Concorde, entre l’avenue des Champs-Élysées, l’Assemblée nationale et le jardin des Tuileries. Les sociétés Concept Group, FL Structure et PRG ont été retenues pour la réalisation de cet événement dans ce cadre exceptionnel. Concept Group nous a conviés sur place pour évoquer les enjeux techniques de ce projet.

C’est Patrice Burle, dirigeant de Concept Group, et Thomas Garino, régisseur lumière de l’événement, qui nous accueillent en cette soirée pluvieuse, lors de la demi-finale Argentine/Nouvelle Zélande, premier match post défaite des Bleus en quarts de finale.

SONOMag : De quoi est composé le kit lumière ?

Thomas Garino : Nous disposons de Cobras Ayrton, ColorStrike M Chauvet, W600 Caméo, Mac Aura XIP Martin, BMFL Blade et Megapointe Robe. Le kit est piloté par une console GrandMA3 en mode 2. Nous avons ajouté un GPU MA Lighting en raison du grand nombre de pixels (nous utilisons les Mac Aura XIP et les ColorStrike M en full pixel), et deux racks maison contenant des nodes Luminex/MA Lighting et des splitters.

Le kit lumière de la scène. Il est peu fréquent de voir se mélanger projecteurs et obélisque de la concorde sur une même photo.

SONOMag : Avez-vous des types de projecteurs imposés par le cahier des charges ?

Patrice Burle : Juste pour le pourtour des écrans. Il fallait des projecteurs suffisamment puissants et étanches pour créer des faisceaux de type skytracer visibles depuis les Champs-Élysées. On a donc placé des Cobras Ayrton dans la perspective de l’avenue.

SONOMag : Il y a eu des changements entre le projet et la réalisation ?

P. B. : La demande de base était l’implantation d’un kit d’éclairage scénique sur une scène non-couverte, à base de towers, et l’éclairage de sécurité du site. Les choses ont par la suite évolué, la mairie ayant décidé de programmer de l’artistique sur la scène. On leur a donc proposé de couvrir le plateau avec un toit transparent, et d’ajouter un kit permettant d’accueillir tous types de fiches techniques classiques. Nous avons également prévu un pont d’accueil pour projecteurs ou écrans, car il fallait pouvoir accueillir des événements externes. Par exemple il y a eu une émission TF1, et il devait y avoir une émission M6, tout a donc été fait pour pouvoir accueillir ces productions ainsi que leurs équipes et matériel.

SONOMag : Quelles sont les problématiques auxquelles vous avez dû faire face ?

P. B. : Principalement la durée de l’événement. Nous avons passé deux mois dehors avec au début du projet une chaleur caniculaire, et maintenant les intempéries (vent, pluie…), le but étant que le kit tienne sur la durée, et que tout fonctionne à l’allumage le matin. Pour le moment on est très contents car tout a fonctionné et nous avons pu répondre au cahier des charges.

Les nouveaux Mac Aura XIP ont bien rempli leur rôle malgré la pluie, forts de leur indice IP54.

SONOMag : J’imagine que la mode des projecteurs IP est bénéfique pour vous dans ces circonstances ?

P. B. : Oui, on en avait déjà, mais il est possible que tous les futurs investissements que l’on va faire se concentrent sur des machines IP. On a déjà commencé avec les Cobras et les Mac Aura XIP. À ce jour, la principale contrainte est encore le poids, les machines étant souvent plus lourdes que leurs équivalents non-étanches, et aussi souvent l’esthétique. Concernant notre choix d’investissement, nous en sommes très contents car nous n’avons eu aucun problème sur ces projecteurs depuis deux mois en extérieur.

SONOMag : Vous ajoutez des sources supplémentaires en fonction des concerts ?

P. B. : Oui, selon ce qu’il se passe sur scène, on ajoute des éléments pour le design. Des Astera Titan, des projecteurs Vintage, des Sceptrons Martin… nous avons posé des lignes en attente pour égayer le kit. Mais ce sont des projecteurs que nous ne pouvons pas laisser à demeure à cause des intempéries.

SONOMag : La présence ponctuelle d’équipes de télévision a-t-elle eu un impact sur votre choix de sources, dans la mesure où il y a une exigence dans le rendu des couleurs ?

P. B. : Pas vraiment. Pour la cérémonie d’ouverture, nous avions une équipe de télévision qui a apporté son complément de lumière. Mais dans la mesure où tous les concerts sont filmés et retransmis sur les écrans géants, nous avions déjà quasiment les mêmes références de projecteurs.

SONOMag : Thomas, tu as réalisé un pré-encodage pour le projet ?

T. G. : Oui, j’ai créé les plans sur Wysiwyg, et j’ai pu faire un pré-encodage une semaine avant le début du chantier, quand les plans définitifs ont été validés. Par la suite, j’ai disposé de deux nuits sur place pour la partie 15 000 spectateurs, et une de plus pour la partie 39 000 spectateurs quand elle a été ajoutée.

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