Choisir son micro USB

par | 10 Déc 2020 | Test Son

LE TRAITEMENT AUDIO EMBARQUÉ

Simples d’utilisation, les micros USB transforment n’importe quels ordinateur, tablette ou même smartphone en unité d’enregistrement. On en trouve à tous les prix, et il est souvent difficile de choisir dans une offre pléthorique où le marketing prend parfois le pas sur l’information utile. Nous avons testé cinq micros, dont quatre de marques professionnelles de renommée internationale, dans une gamme de prix de 149 à 285 €.

Pour enregistrer sur une station de travail, on a besoin de micros, d’une carte son ou d’un boîtier audio qui convertit les signaux analogiques des micros en flux numérique. L’idée qu’un seul outil, branché à un ordinateur, puisse faire tout cela instantanément est forcément attirante. En fait, les microphones USB sont des interfaces audio qui hébergent une carte son et les goodies électroniques dans le familier boîtier d’un microphone. Côté look, les fabricants jouent la carte charme, du style rétro-vintage au plus futuriste, visant également une clientèle de YouTubeurs qui filment leurs créations.

S’adressant majoritairement à un public non technique, ces objets sont quasiment tous livrés avec de petits supports de bureau. Ils peuvent aussi se fixer sur un pied de micro classique. Alimentés par le port USB, ils permettent de travailler de n’importe où, à condition d’avoir suffisamment d’autonomie de charge. Cependant, si vous prévoyez de réaliser vos productions à partir d’un iPad, sachez que tous les micros USB ne sont pas compatibles avec l’iOS.

FAIRE LE BON CHOIX

Le port USB n’étant somme toute qu’un vecteur de transport du signal, il importera d’abord de choisir son micro en fonction de ses caractéristiques, ce qui nous ramène aux fondamentaux. De quel type de capsule le micro est-il équipé ? Dynamique, à condensateur ? Dans l’éventail proposé, ce sont ces derniers qui sont le plus répandus. Tous visent l’enregistrement nomade, le podcasting, la création musicale, la conférence et le jeu vidéo. Petite parenthèse : bien que les fabricants revendiquent l’usage de ces micros pour le jeu, le gaming ne concernant pas directement l’univers de SONO Mag, nous ne traiterons pas ce sujet et renvoyons le lecteur intéressé vers les revues spécialisées.

DIRECTIVITÉ ET EXEMPLES D’UTILISATION

La directivité est l’un des paramètres les plus importants à prendre en compte dans le choix d’un microphone. Les micros cardioïdes, que l’on retrouve souvent en scène ou en studio, affichent un diagramme polaire en forme de cœur, d’où leur nom. Ils privilégient les sources sonores placées devant eux. Utilisation : captation type radio, podcasting, chant, musicien s’accompagnant. (fig. 1).Comme son nom l’indique, le micro omnidirectionnel capte le son de façon uniforme, dans toutes les directions. Dans notre univers du podcast, cette directivité est pertinente lorsque l’on souhaite capter une scène sonore à 360°. A titre d’exemple, lors d’une discussion de trois ou plus d’intervenants autour d’une table. Le micro est alors placé au centre et assure une prise de son avec une cohérence de phase et une homogénéité optimales. Bien entendu, la qualité du signal, notamment en termes de rapport signal/bruit, sera directement liée au silence enveloppant les intervenants. (fig. 2).Un microphone bidirectionnel ou en « figure de huit » est sensible aux sources sonores situées à l’avant et à l’arrière de la capsule. Les sons provenant des côtés se retrouvent très fortement, voire totalement atténués. Par rapport à l’omni, le « figure en huit » présente l’immense avantage de rejeter une bonne partie des bruits indésirables. Ce type de directivité sera le compagnon du podcasteur qui réalise des interviews en face à face ou pour l’enregistrement de deux musiciens ou chanteurs. (fig. 3).

MONITORING SANS LATENCE

Les premiers micros USB n’étaient rien de plus qu’un capteur conventionnel avec un port USB à la place de la prise XLR. Et bien que le podcasting soit moins exigeant en matière de monitoring que l’enregistrement musical, il vaut mieux pouvoir écouter ce qu’on fait. On peut passer à côté d’un bruit de fond, d’un frottement, etc. Heureusement, les modèles ont évolué et les cinq micros testés intègrent une prise casque et un réglage de volume qui contourne l’ordinateur et délivre le signal direct provenant du micro. Cette dernière approche, connue sous le nom de « monitoring direct », n’est pas une fonctionnalité disponible sur les micros USB bas de gamme. Et ceux qui en sont dotés le font avec des degrés divers de sophistication. Certains n’ont qu’un simple commutateur qui envoie le signal du micro au casque, ce qui signifie que si vous parlez au-dessus d’un fond musical, vous devrez ajuster le niveau de lecture de la musique pour obtenir un équilibre confortable. D’autres disposent d’un contrôle variable, et vous pouvez donc augmenter ou diminuer le mixage du casque sans avoir à toucher à autre chose.

LES CONDITIONS DE TEST

Pour réaliser cet article, j’ai utilisé les micros sur les supports fournis par les fabricants (sauf pour le Shure MV7, qui n’en est pas pourvu), dans la configuration assez typique de podcasting à domicile (lecture de texte), puis je les ai mis sur un pied de micro traditionnel pour effectuer un enregistrement voix + guitare acoustique. Enfin, je les ai positionnés devant mon ampli Fender Super Champ en mode lampe, pour une captation de guitare électrique.

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