Claude Ducros

29 Jan 2021 | News Divers

C’est en 2007 que je rencontre pour la première fois Claude. Cela se passe rue de Bellevue, à Paris, dans les vastes bureaux de SONO Mag. A la suite du départ à la retraite d’Etienne Lémery, qui avait réalisé la plupart des bancs d’essai audio dans le magazine depuis sa création en 1978, la rédaction recherche son alter ego. La « vache à cinq têtes » qui serait à la fois capable de réaliser les mesures exigeantes des bancs d’essais, d’appréhender l’ergonomie d’exploitation des divers équipements testés, d’assurer une veille technologique internationale, de réaliser des photos convenables… et d’écrire les articles. Claude reçut de multiples candidats, qu’il convia au laboratoire de la rédaction, dans les sous-sols des éditions Ventillard, pour évaluer en conditions réelles de test leur capacité à réaliser ce qu’il attendait d’eux.

Exigeant, fin connaisseur de l’électronique et des technologies, Claude attendait beaucoup des candidats mais savait toujours rester bienveillant. Lorsqu’il m’a choisi pour intégrer la rédaction, j’ai tout de suite su que je pourrais à tout moment compter sur son érudition et sa générosité. Son naturel débonnaire lui jouait parfois des tours, j’en connais qui ne l’ont pas ménagé. Mais Claude était comme cela, ouvert et disponible. Sur les salons professionnels, en France ou à l’étranger, nous nous répartissions lui et moi les marques audio à visiter pour n’en oublier aucune. Son éternelle veste de cuir noir le faisait reconnaître de loin, de face comme de dos. Chaque fin de journée, nous réalisions un bilan, devant une bière ou un verre de bon vin. Claude était un bon vivant. Ces moments privilégiés, je m’en souviens comme s’ils dataient d’hier. Claude savait écouter, et surtout donner son avis sans donner de leçon. Il n’avait pas besoin d’effet de manche pour exister. Lorsque, en 2011, les éditions Transoceanic ont acquis SONO Mag et que Patrick Vercher m’a demandé d’assumer la rédaction en chef du magazine, j’ai proposé à Claude de rejoindre la nouvelle rédaction que je constituais.

Son expérience serait précieuse. Il a longtemps hésité pour finalement renoncer à ce nouveau départ. Nous en avons souvent ensuite parlé, la décision avait été pour lui compliquée. Mais ce n’est pas, et ne sera jamais, le moment de dévoiler le contenu de ces échanges. Nous nous sommes en effet revus à de multiples occasions entre 2011 et 2020. Il était de ceux avec qui il était possible de passer un moment sincère et amical, en parlant de tout. Merci Claude pour ce que tu étais, je te dois beaucoup dans ce métier. Eric Moutot ■

Passionné de technique, Claude n’hésitait pas à se mettre en scène dans son univers de prédilection, le labo de SONO Mag.

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