Covid-19, quels impacts pour le spectacle ?
Les conséquences d’un confinement général pour la profession
Redouté depuis plusieurs mois, le Covid-19 a fini par traverser les frontières et s’est implanté chez nous. De prescriptions de distanciation sociale et gestes barrières en mesures exceptionnelles, nous en sommes arrivés, entre les 14 et 17 mars, à ce confinement quasi général. La fermeture des salles de spectacle, va durement pénaliser un secteur déjà fragile.
PRÉAMBULE
L’arrêt de toute vie culturelle sur le territoire, « un choc sans précédent, pour l’économie et l’emploi de la culture en France », a annoncé le ministre de la Culture Franck Riester, est vécu douloureusement par tous. Ce stop est la conséquence de la décision du gouvernement de fermer les théâtres, salles de spectacle et de concert, cafés et bars, et d’interdire les rassemblements de plus de 5 000, puis 1 000, 100 et enfin 20 personnes aujourd’hui, empêchant ainsi la tenue des festivals à venir. Comment les salariés et les entrepreneurs du spectacle vont-ils pouvoir subsister, sans travail ou sans allocations chômage pour les uns et sans recettes pour les autres ? Voyons ce que le gouvernement a prévu.
LES TEXTES
En moins d’une semaine, quatre arrêtés ministériels, pris entre les 14 et 19 mars, ont bouleversé la vie de millions de Français. Concernant le secteur culturel, les deux premiers décrets ont défini, puis précisé et élargi, la liste des lieux qui ne pourront plus recevoir du public temporairement : aux salles de spectacle ou « à usage multiple » ont été ajoutés notamment les chapiteaux, tentes et structures. Effet immédiat : l’ensemble des spectacles, des tournées en cours ou des montages de productions ont été arrêtés.
IMPACTS
Pour les entrepreneurs, producteurs ou tourneurs, les pertes financières et commerciales vont mettre en péril la pérennité de leurs entreprises, voire leur être fatales. Pour les salariés, la précarisation accrue va se dérouler en deux phases. Tout d’abord, avec la suppression des spectacles en cours, il y aura une perte directe de rémunération et, avec ces suppressions, des contrats de travail au mieux suspendus, sans recours ni indemnisation possible, et la perte des heures qui auraient été comptabilisées si ces contrats avaient pu être exécutés jusqu’à leur terme. Ensuite, la perte possible du statut d’intermittent, non seulement en raison de ces heures non exécutées, mais aussi en raison de l’impossibilité absolue dans laquelle l’ensemble des salariés du secteur se trouve de pouvoir travailler depuis le 15 mars, et pour une durée indéfinie. En effet, à l’exception des permanents, administrateurs ou encore des secrétaire de production, peu nombreux dans les entreprises du spectacle vivant, il n’y a pas de télétravail possible pour les artistes et techniciens intermittents. Autre effet indirect : une perte de droits à retraite et à congés spectacle.
un article de
clotilde véran
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