Boîte de direct passive fabriquée à la main
Éléments de l’espace scénique auxquels on prête rarement attention, les DI constituent néanmoins l’un des maillons de la chaîne du son, capables du meilleur comme du pire. Et lorsque c’est Klotz, l’une des marques référentes dans l’univers de la transmission du signal, qui décide de réaliser une DI, l’événement a de quoi attiser notre curiosité.
Pourquoi utiliser des DIs ?
Les entrées des tables de mixage sont majoritairement conçues pour les signaux symétriques à basse impédance. Or, certaines sources comme les guitares, les basses ou les claviers et les instruments électroniques sortent la plupart du temps en asymétrique et avec des impédances très élevées. Les DI, ou Direct Injection Box, assurent l’interfaçage entre ces deux types de caractéristiques audio analogiques. Elles convertissent un signal asymétrique à haute impédance en un signal symétrique à basse impédance.
Au-delà de la simple compatibilité électronique, le passage en symétrique permet de longues liaisons en préservant l’intégrité du signal, là où une liaison asymétrique aurait été sujette aux perturbations électromagnétiques par exemple.
Active, passive ou mixte ?
Il existe différents types de solutions pour convertir le signal audio depuis l’asymétrique haute impédance vers le symétrique basse impédance.
Commençons avec le design électronique le plus riche, à savoir le modèle hybride. Nous en avons réalisé un schéma de principe – figure 1.
Pas de méprise cependant, design riche ne signifie en rien qu’il s’agit là du principe le meilleur ou le plus polyvalent. Chaque électronique a ses qualités et ses faiblesses. Voyons cela en détail.
Nous sommes en face d’une DI qui compte deux étages. Tout d’abord un circuit d’entrée, dit actif. Cela signifie qu’il dispose d’une électronique à semi-conducteurs, qu’il convient d’alimenter en courant pour qu’elle fonctionne. Ensuite, un étage de sortie à transformateur.
L’étage d’entrée est destiné à permettre un choix du gain de la DI. Qu’il soit fixé par le fabricant ou réglable par l’utilisateur, ce gain va permettre d’optimiser le niveau du signal de sortie en fonction de celui d’entrée.
L’étage de sortie, à transformateur, est utilisé pour symétriser le signal audio d’une part, mais aussi pour procurer une isolation galvanique entre l’entrée et la sortie de la DI. Il est ainsi possible, en ouvrant le commutateur d’isolation de masse, de totalement séparer d’un point de vue électrique le courant de l’étage d’entrée et celui de l’étage de sortie. C’est particulièrement intéressant pour éradiquer les conséquences des boucles de masses qui surviennent dans l’univers analogique, à savoir l’apparition de ronflettes et autres bruits.
En conclusion, disons que ce type de design, dès lors qu’il est réalisé avec soin, semble répondre efficacement à la totalité des fonctions que l’on peut attendre d’une DI. Ces DI nécessitent en revanche une alimentation, qu’elle soit interne par pile, externe ou, comme c’est souvent le cas, assurée via la tension fantôme des entrées micros de la console.