Le réseau, quèsaco ?
La vidéo est devenue incontournable lors des événements. Les caméras et les écrans géants intègrent régulièrement les scènes. Projections, retransmissions streaming, contenus additionnels : les intérêts sont nombreux pour les organisateurs comme le public, toujours plus immergé.
Après la lumière et l’audio, c’est au tour de la vidéo de migrer vers le réseau.
La vidéo est très gourmande en ressources. Elle génère un nombre important de données pour chaque image qu’il faut traiter 25 fois par seconde, a minima.
On utilise traditionnellement le format SDI, en câble coaxial, débitant 3 Gbps. En résolution 4K, le débit d’information monte à 12 Gbps par flux vidéo. Nous sommes loin des 100 Mbps nécessaires pour véhiculer un flux MADI de 64 canaux.
La vidéo a longtemps été le parent pauvre du réseau, dû à ces problématiques de débit.
Désormais, les équipements et les infrastructures réseaux deviennent assez puissants pour traiter ces flux importants de données.
SMPTE ST-2110
La mise en réseau de la vidéo non compressée a été démocratisée par certains fabricants comme Riedel et son système Mediornet. Depuis, cette solution fait ses preuves au quotidien sur de grands événements (Formule 1, Eurovision…). Cependant, comme d’autres solutions, elle reste propriétaire.
L’organisme SMPTE, régissant les normes vidéo, a sorti le standard SMPTE ST-2110 en 2017.
Au même titre que l’AES-67 en audio, cette norme permet une interopérabilité entre les équipements, peu importe le fabricant.
De plus, le format ST-2110 prend en charge l’AES-67, afin de pouvoir échanger des flux audio directement entre votre console et la régie vidéo. Finis les Embedded/Desembedded !
Revers de la médaille, les flux vidéo utilisent des débits importants, nécessitant une infrastructure réseau coûteuse.
La compression
Pour pallier la problématique de débit, il est possible de compresser la vidéo.
Un codec va réduire la bande passante vidéo, selon un certain ratio (défini par la technologie).
Cependant, la compression a un coût : le temps. En effet, il faut traiter la vidéo, ce qui induit une latence inévitable.
Les procédés les plus rapides prennent moins d’une image, soit 40 ms (à 25 images par seconde).
D’autres, compressant d’avantage, nécessitent un traitement de plusieurs centaines de millisecondes.
En fonction du codec (H264, H265, Jpeg2000, Jpeg XS) et des paramètres, la compression sera soit rapide (optimisation latence), soit de fort ratio (optimisation bande passante).
Un compromis à trouver entre la latence et la bande passante, au risque d’amputer la qualité.
NDI
Newtek, filiale de Vizrt, est une société texane. Elle développe la solution NDI (Network Device Interface), basée sur de la compression de débit. Les flux vidéo HD ne pèsent que quelques centaines de mégabits, idéal sur un réseau gigabit.
Le NDI existe en plusieurs versions, proposant des codecs adaptés aux différents besoins de production : NDI (Full bandwidth), NDI HX (H264 ou H265).
Les NDI HX (et HX2) seront adaptés à la retransmission, et les réseaux de faible capacité.
Les NDI Full Bandwidth et HX3 alimenteront des régies privilégiant les affichages en temps réel.
Si NDI est pris en charge par beaucoup de fabricants vidéo, elle reste une technologie propriétaire.