Flicker ou flicker-free ?

par | 10 Mar 2021 | Tutoriel Lumière & Vidéo

Qu’il soit nommé papillotement, scintillement ou, comme souvent, par son terme anglais de « flickering », ce phénomène induit l’impression d’une fluctuation de l’éclairement. Imperceptible avec des sources telles que les lampes traditionnelles, et largement atténué par les ballasts électroniques des lampes et tubes à décharge, il revient aujourd’hui pourtant plus que jamais sur le devant de la scène avec les sources à LEDs.

Les phénomènes produisant un effet de flickering ne sont pas exclusifs des domaines technologiques. Ils se rencontrent aussi dans la vie de tous les jours. La lumière du soleil perçue à travers le feuillage d’un arbre agité par le vent donne par exemple cette impression de scintillement de la scène.

Avec les sources lumineuses, on peut considérer que le flickering est toujours présent, mais dans des proportions très variables, qui seront plus ou moins gênantes en fonction de l’utilisation que l’on fera de l’éclairage.

Il existe aussi des exemples de mise en évidence de ce scintillement d’un éclairage par le mouvement d’un objet. Chacun de nous a déjà constaté ses conséquences sur les rayons des enjoliveurs de voitures dans un tunnel éclairé au néon ou au sodium. À l’œil, les roues semblent tourner à une vitesse bien différente de la réalité, et parfois à l’envers. En fait, notre œil ne perçoit la roue que pendant les périodes l’illumination des lampes, et seules les positions de la roue lors de ces moments sont interprétées par le cerveau pour construire le « film du mouvement », totalement décorrélé de la réalité. Le flickering n’est pas toujours un défaut. Il peut aussi être mis à profit, comme dans le système stroboscopique de réglage de la vitesse de rotation des platines vinyle. La tranche du plateau tournant, ou le disque stroboscopique, comportent des marques qui sont éclairées par une lampe avec un flickering marqué, à la fréquence de 100 Hz. La distance entre deux marques est définie pour correspondre très précisément, en rotation, à un positionnement de chaque marque devant la lampe à chaque éclat de celle-ci. De cette façon, la zone illuminée semble immobile lorsque la vitesse choisie est parfaitement réglée. 

LES CAUSES DU PHÉNOMÈNE

L’éclairement des sources artificielles de lumière nous semble la plupart du temps continu. Du fait des technologies utilisées, mais aussi à cause des électroniques de gradation mises en œuvre pour doser la lumière, la plupart des sources lumineuses sont en fait allumées et éteintes, plus ou moins radicalement, de multiples fois chaque seconde.

La qualité de la tension d’alimentation a une influence (parasites sur le secteur, perturbations…) sur toutes les sources. Mais chaque technologie induit un flickering spécifique.

LAMPES TUNGSTÈNEET HALOGÈNE

Une lampe traditionnelle, tungstène ou halogène, alimentée directement par le courant secteur à une fréquence de 50 Hz se voit allumée et éteinte 100 fois chaque seconde, c’est-à-dire à chaque passage de la tension par zéro (fig. 1).Toutefois, le principe même des sources induit une forte atténuation de ces variations. La lumière est en effet générée par un filament chauffé à haute température par le courant électrique, et l’inertie thermique de son matériau, c’est-à-dire le fait qu’il faut du temps pour que la chaleur accumulée soit dissipée, va largement absorber le scintillement (les variations visibles seront limitées à environ 5 à 15 % de l’éclairement). Le phénomène de flickering est donc quasiment imperceptible avec des lampes tungstène ou halogène.

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