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Impact environnemental de nos métiers #1

par | 10 Oct 2025

Partie 1 : Consommation énergétique

Notre impact sur l’environnement est une problématique collective dans laquelle l’industrie du spectacle joue un rôle clé. L’objectif 2030 de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré déclenchera-t-il les effets escomptés ? Car la production de spectacles ultra énergivores n’a jamais été autant remise en question. Comment, aujourd’hui, proposer des solutions sobres sans brider les ambitions scéniques de la jeune génération de l’événementiel ?

Le sujet étant très vaste, il sera divisé en deux parties. Ce premier article sera consacré à l’énergie et plus précisément à la production et la consommation de celle-ci dans le milieu du spectacle. Pour connaître le sujet de la deuxième partie, rendez-vous à la fin du papier.

L’énergie

L’énergie est déjà à elle seule un vaste sujet et sa bonne gestion est l’un des enjeux cruciaux de beaucoup de projets. Pour comprendre son impact, tentons d’abord de définir ce qu’est l’énergie.

Il existe souvent une confusion entre les notions de puissance et d’énergie, notamment en raison des unités utilisées pour les exprimer. Bien que l’unité officielle de l’énergie soit le joule (J), dans la pratique courante, l’énergie est souvent exprimée en wattheures (Wh), ce qui contribue à entretenir la confusion avec la puissance qui est exprimée en watts (W). L’énergie est en fait le produit de la puissance par le temps. Par exemple, puisqu’une heure compte 3 600 secondes, une puissance constante de 1 W consommée pendant une heure équivaut à une énergie de : 1 W × 3 600 s = 3 600 J et 1 Wh = 3 600 J.

Sources d’énergie

Les sources d’énergie peuvent se diviser en deux catégories : les énergies primaires, issues directement de la nature, comme le soleil, le vent, ou les combustibles fossiles et les énergies secondaires, comme l’électricité ou la chaleur produite par des centrales.

Les centrales jouent un rôle clé en convertissant l’énergie primaire en une forme exploitable, notamment l’électricité ou la chaleur distribuée. On peut aussi les distinguer en deux autres catégories : les énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique…) et fossiles (pétrole, gaz, charbon). Aujourd’hui, les énergies fossiles couvrent 80 % de la consommation mondiale, malgré leur impact environnemental et leur caractère non-renouvelable. Le pétrole demeure l’une des plus performantes en termes de densité énergétique et de coût. Par ailleurs, les énergies renouvelables, bien que souvent présentées comme propres, posent aussi des questions sur leur impact indirect (production, transport, recyclage des installations).

Le transport

Rentrons maintenant dans le vif du sujet. L’impact dans le milieu du spectacle peut être élargi à beaucoup d’autres facteurs, parfois jugés annexes, voire oubliés dans les calculs de l’impact environnemental d’un événement. Pourtant, plusieurs études démontrent que le transport (public, artistes, matériel) est responsable en moyenne de 60 à 80 % de l’empreinte carbone d’un concert.

Un exemple, certes extrême, mais qui montre l’impact que peut avoir le transport : les trajets réalisés par Taylor Swift à bord de son jet privé au cours de l’année 2023, estimés à 286 463 km pour environ 1 200 t de CO2 émis. Polémique très médiatisée, elle a su mettre en lumière les aberrations de ce que peut être l’impact de ces consommations cachées.

À l’inverse, le groupe Shaka Ponk a annoncé la fin de sa tournée et de son activité musicale en novembre 2024, affirmant ce choix radical par souci de cohérence écologique après vingt années de scène. Samaha Sam, l’une des voix du groupe, a expliqué que continuer à faire leurs tournées devenait incompatible avec leurs convictions environnementales, malgré les efforts déjà engagés pour minimiser leur impact.

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