La programmation des consoles lumière #9

11 Juin 2025 | n°510, Tutoriels

Épisode 9 : Les effets, donner vie à sa conduite

Après huit épisodes, il était temps que nous abordions les effets, indispensables pour créer de l’animation dans nos spectacles. Lointaine est l’époque où les chenillards régnaient en maîtres, de nombreuses possibilités étant aujourd’hui offertes par les asservis. Mais à nouvelles options de projecteurs, nouveaux outils pour les manipuler, et surtout nouvelles fautes de goût potentielles. Faisons le tour du sujet.

Plusieurs générateurs d’effets

Selon les consoles et leur philosophie, différentes écoles s’affrontent, notamment une distinction entre les générateurs d’effets universels et les consoles qui ont fait le choix de plusieurs outils différents selon ce que l’on veut créer. Parlons rapidement de chaque type de générateur.

  • Les chenillards
    Grands classiques des consoles traditionnelles et oubliés de la GrandMA3 à ses débuts, les chenillards restent quoi qu’on en pense un outil largement utilisé par certains et sous-estimé par d’autres. Aussi nommés chasers, ils consistent en une liste de « pas » dont la fonction est de rappeler un état lumineux différent pour chacun, permettant par exemple d’allumer des projecteurs les uns après les autres. Quasiment exclusivement liés au paramètre d’intensité, notamment dans les consoles de théâtre, les chenillards peuvent être appliqués sur d’autres fonctions du projecteur comme sur les consoles Eos par exemple, qui peuvent faire un chaser sur n’importe quel paramètre (zoom ou Pan par exemple).
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L’interface des chenillards sur Eos. On doit créer un nombre de pas, y assigner nos circuits, puis on trouve les options sur la droite.

  • Les effets basés sur des courbes mathématiques
    Compliqué de trouver un terme générique, ces effets sont la base de ce qu’il se fait sur les consoles modernes. On va appliquer une courbe à un paramètre du projecteur, et selon la forme de la courbe (carré, sinusoïde, aléatoire…) on aura une réponse différente du paramètre. Les grands classiques sont les effets d’intensité et ceux de position. Par exemple, appliquer une courbe sinusoïdale sur le Pan et un cosinus sur le Tilt crée, selon l’orientation du projecteur, un effet circulaire (ou un huit si le projecteur est positionné droit).
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La liste non exhaustive des courbes applicables sur une Chimp. Celles-ci font varier les valeurs DMX du circuit pour créer les changements de niveau.

  • Les effets à base d’états lumineux
    C’est une autre grande catégorie dont les dénominations varient entre « absolus », « key frame », « phasers »… Ceux-ci permettent ce que les précédents ne peuvent pas faire, à savoir créer un effet à partir de tableaux. Par exemple, pour faire un effet de couleur entre deux teintes précises, les effets en courbes sont quasi inutilisables, chaque paramètre de la trichromie devant passer d’une valeur précise à une autre, valeurs différentes pour R V et B. Avec ce nouveau type d’effets, il suffit de créer deux pas à l’aide de palettes ou de valeurs absolues. Sur Avolites par exemple, on peut construire les tableaux à la volée en manipulant le projecteur à l’aide de palettes ou des molettes.

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