L’alternance pour créer/devenir un talent demain
Pour quelle raison un employeur recrute-t-il un jeune en alternance plutôt qu’un autre déjà diplômé ? Quel est l’intérêt pour un jeune de se former en entreprise, parallèlement à ses cours à l’école ? La raison est que la formation en alternance permet l’émergence de profils métiers compétents
et expérimentés, recherchés sur le marché du travail.
Du 10e siècle (première mention de l’existence d’apprentis placés auprès d’artisans) à nos jours, en passant par 1789 et la révolution industrielle, le principe de la formation à un métier par l’apprentissage auprès d’un « maître » a perduré. Mais pendant longtemps, apprendre un métier plutôt qu’étudier a été dévalorisé. L’évolution de la législation du travail, le regain de l’attrait pour le compagnonnage, l’artisanat et l’ouverture de l’apprentissage à des formations supérieures diplômantes ont fait changer les mentalités. L’alternance est désormais l’un des modes privilégiés d’accès à la formation et à l’emploi. Tour d’horizon.
L’apprentissage par l’alternance, qu’est-ce que c’est ?
Quel que soit le type de contrat, le niveau de diplôme préparé et le secteur d’activité, ce système repose sur un enseignement dispensé par alternance de périodes de cours théoriques proposés par des centres de formation d’apprentis, des lycées, écoles d’ingénieurs et de commerce, universités, et de périodes de travail en entreprise. On l’aura compris, l’idée est d’apprendre un métier en associant les connaissances générales à celles pratiques de terrain, acquises auprès de professionnels.
À qui s’adresse l’alternance ?
Côté candidats, de la fin du collège à l’issue de la classe de 3e, jusqu’au seuil d’études supérieures, tout jeune entre 16 et 29 ans peut prétendre à préparer un diplôme en alternance. Concernant les professionnels, toute entreprise, privée ou publique, quelle que soit sa forme juridique, sa taille, son secteur d’activité, a la possibilité de recruter un alternant. Même si les artisans dans les métiers de bouche, du BTP, les métiers d’art, les secteurs de l’hôtellerie restauration notamment, ont durant longtemps été les principaux recruteurs d’apprentis, il faut compter aujourd’hui avec les entreprises du tertiaire, de l’industrie, des métiers de l’ingénieur…
Comment en bénéficier ?
Après avoir identifié la formation qu’il entend effectuer, un jeune qui souhaite étudier en alternance devra dans un premier temps candidater auprès d’un centre de formation d’apprentis, qu’il choisira en fonction du secteur d’activité et du niveau du diplôme à préparer. Attention, certains établissements peuvent être très sélectifs, y compris pour accéder à des formations qui sont injustement considérées comme moins « prestigieuses » que celles conduisant à des diplômes de niveau 7 ou 8. Seconde étape : trouver un employeur. Le process à suivre sera exactement celui auquel est astreint n’importe quel candidat à un emploi : candidature par envoi de CV et lettre de motivation afin de décrocher un entretien. Une fois l’établissement d’enseignement et l’employeur trouvés, la relation entre l’alternant et ces deux acteurs sera formalisée par la signature d’un contrat de formation et de travail tripartite, c’est-à-dire conclu entre eux trois.
L’alternant, un statut hybride
L’alternant ou apprenti est donc un écolier/étudiant. À ce titre, il est soumis aux obligations de tout apprenant au sein de l’établissement d’enseignement : respect des horaires, des consignes, du règlement intérieur, obligation d’assiduité, présence aux contrôles continus et à l’examen final. Comme c’est aussi un salarié, il aura les mêmes obligations que n’importe lequel d’entre eux : respect de la hiérarchie, des horaires et du temps de travail, du règlement intérieur de l’entreprise, exécution loyale du contrat de travail… mais également les mêmes droits : une rémunération, contrepartie du travail effectué, une couverture sociale comprenant entre autres une assurance maladie, le versement par l’employeur de cotisations d’assurance chômage et retraite, l’attribution de congés payés, une mutuelle, l’abondement à un CPF…