Le réseau, quèsaco ? #1

par | 10 Oct 2023 | n°493, Tutoriel

EP1 – Genèse du paquet Ethernet

Les précédents numéros de votre SONO Mag ont passé en revue l’environnement Dante. Cette solution repose sur une architecture réseau, au fonctionnement pas toujours limpide.
Pourtant, le réseau est partout : du boîtier de scène à la console, en passant par la lumière et la vidéo. Un grain de sable dans l’installation suffit pour mettre l’équipe technique et le spectacle en difficulté. Dans cette suite de tutoriels, abordons les principes du réseau, pour en démystifier le fonctionnement.

Berçant notre quotidien, le « réseau » s’insinue dans le moindre de nos faits et gestes. Qu’il soit social ou technique, il permet l’interconnexion et l’échange entre les différents participants. Il constitue un maillage d’une flexibilité déconcertante, capable de s’accroître indéfiniment. Des arguments qui ont attiré bon nombre de fabricants, poussés par les besoins des utilisateurs que nous sommes.
Aujourd’hui, il n’est pas un équipement audiovisuel qui sort sur le marché sans en faire mention. Mais le réseau, quèsaco ? Regardons ce qui se cache derrière ce mystérieux connecteur RJ45.

Analogie du signal

Nos équipements audiovisuels assimilent des signaux électroniques acquis par des capteurs divers et variés : le micro capte un signal sonore, la caméra un signal lumineux, un potentiomètre transcrit une action mécanique. Ces signaux électroniques continus sont dits analogiques.
Maintenant, prenons le cas d’une console numérique : les signaux audio analogiques vont être convertis, encodés en données numériques. Ces flux de données binaires est au format dit PCM (Pulse Code Modulation).
Ce format permet de traiter efficacement les 0 et 1 constitués d’audio brut. Ainsi, l’incidence des faders, les effets, le routage, seront calculés par le processeur de la console numériquement, suivant un algorithme propre au constructeur.
Ensuite, il va falloir sortir de la console. Si nous restons dans le format « PCM »
(ex : MADI, AES3, ADAT), il faudra disposer d’autant de sorties que d’équipements à raccorder. Le partage des signaux est alors limité aux capacités physiques de la console.
Le même problème se pose si le signal est reconverti en analogique. Certes, il est facile de distribuer un signal analogique avec un splitter. Cependant, il faudra autant de sorties XLR que nécessaire. Cette méthode a ses limites, et induit souvent des perturbations (atténuation, impédance).

L’ère du datagramme

L’échange des signaux entre équipements est un problème universel, qui ne relève pas seulement de notre domaine d’utilisation. Les infrastructures informatiques, très denses, ont résolu cela en utilisant le principe de paquétisation. L’idée ? Les données binaires sont segmentées par paquets.
Chaque paquet dispose d’un début et d’une fin : il est dorénavant facile de le manipuler, le dupliquer, le partager à un nombre illimité de destinataires. C’est le concept du datagramme.
Ce concept a été normalisé il y a 50 ans sous le nom « Ethernet ». Le connecteur RJ45, le type de câble et la taille des paquets y sont décrits précisément.
Ce format Ethernet étant normalisé et diffusé à d’autres secteurs d’activités, son coût de production est réduit. L’interopérabilité est facilitée. Il ne nous reste plus qu’à ajouter nos signaux audio PCM dans ces paquets pour en profiter.

Dextérité et adresse

Dans ce nouveau paradigme, nous passons de la notion d’entrée/sortie à celle de source/destinations. La sortie sera toujours unique, mais la destination peut être multiple.
Pour faciliter l’acheminement des paquets vers les destinations désirées, nous devons les identifier.
Dans chaque paquet Ethernet, nous allons stipuler la source, en indiquant l’interface réseau d’origine.
Celui-ci est défini par une adresse MAC (Media Access Control) qui est unique pour chaque constructeur, et chaque interface.

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