LE SON (EST AUSSI) UNE QUESTION DE TEMPS

Un article d'
Eric Moutot
En numérique, tout prend du temps
Dans nos deux précédents épisodes, nous avons abordé les incidences des phénomènes liés aux décalages temporels dus au temps de propagation du son dans l’air. Nous évoluions dans un environnement typiquement analogique, que nous allons aujourd’hui quitter pour rejoindre le domaine numérique, qui peut devenir une véritable boîte de Pandore.
Le numérique a aujourd’hui définitivement envahi notre environnement privé et professionnel. Il tente assez habilement de nous faire croire que, grâce à lui, tout devient de plus en plus simple, et surtout plus rapide. C’est sans doute en partie vrai. Dans notre monde du son, personne ne regrette les lourds racks en flights à se traîner en tournée dès que l’on voulait avoir sous les doigts une panoplie de traitements un peu cossue. Qui est nostalgique des massifs multipaires en cuivre à dérouler et replier chaque jour ? Sans aucun doute, le numérique a permis de réduire les volumes consacrés au matos son dans les camions. Concernant le gain de temps, il est vrai que les configurations sont plus rapides, avec les rappels instantanés des scènes dans les consoles et autres facilités typiquement numériques. Mais considérons maintenant la chose du point de vue du signal. En analogique, l’électricité qui véhicule notre son circule à une vitesse proche de celle de la lumière (environ 300 000 km/s). Autant dire que ce temps de propagation est négligeable par rapport à celui du son dans l’air, assez lent comme nous l’avons vu dans les précédents épisodes (environ 340 m/s).
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