Depuis la crise sanitaire liée au Covid-19 en 2020, le télétravail s’est fortement installé dans le paysage professionnel. Pour les salariés qui en bénéficient, Il serait générateur de meilleure gestion du quotidien, de gain de temps dans les transports, permettrait de vivre loin de son lieu de travail et dans des logements moins chers qu’en centre-ville, de disposer d’horaires flexibles, d’une plus grande autonomie dans la gestion des tâches et de mieux concilier vie privée et vie professionnelle.
Mais des études de l’Insee et de la DARES en 2019 comme de l’ANSES en février 2024, mettent néanmoins en évidence certains risques pour la santé des travailleurs et l’activité de travail.
Il s’agit d’effets sur la santé : troubles musculo-squelettiques, impacts sur la vue et la santé mentale, perturbation des rythmes veille-sommeil, comportements alimentaires addictifs ; d’effets sur la vie sociale : modification de l’articulation entre vie professionnelle et sphère socio-familiale, sur l’activité de travail avec l’augmentation des exigences en matière de réactivité et de disponibilité, horaires atypiques de travail, modification des dynamiques relationnelles entre collègues ou avec la hiérarchie, évolution de la satisfaction et de l’implication au travail…
À cela s’ajoutent des risques d’isolement social, de démotivation, de confusion entre vie professionnelle et vie privée et d’augmentation du temps de travail, certains cadres déclarant par exemple travailler régulièrement plus de 50 heures par semaine.
Les salariés sont concernés par ces problématiques de télétravail de façon inégale car les télétravailleurs sont plus particulièrement des cadres, souvent d’entreprises de plus de 250 salariés, sachant que certains d’entre eux n’ont pas accès au télétravail, de par la nature de leur emploi ou en raison du secteur d’activité de leur entreprise. Ceci engendre des situations d’injustice et un sentiment d’exclusion, qui peuvent avoir un impact sur la santé des non-télétravailleurs et plus globalement sur le collectif de travail.