Le time code #1

10 Oct 2023 | n°493, Tutoriel

1e partie – À l’origine du besoin de synchronisation

Issu de l’univers du son à l’image, le time code, ou code temporel, est aujourd’hui utilisé bien au-delà
des environnements du cinéma et de la vidéo. Sous les diverses formes qu’il prend, il est désormais
le complice des scénographes, des artistes les plus divers et des techniciens, dès lors qu’il est nécessaire
de synchroniser des contenus ou déclencher des événements.

Naissance de la synchronisation

Avant les années 1930, le cinéma était muet. Les projections des films se voyaient souvent accompagnées par un pianiste ou un petit orchestre, qui calait le contenu et le rythme de son interprétation en regardant les images projetées sur l’écran devant lui. Un bonimenteur commentait aussi parfois le film en direct, pour amuser ou effrayer le public en inventant des dialogues de personnages avec diverses voix. Dans les salles luxueuses, un bruiteur pouvait également intervenir, à grand renfort de noix de coco pour les cavalcades, de tôles secouées pour les orages, et ainsi de suite. On rencontrait les mêmes pratiques au théâtre.

Émile Reynaud, qui avait bien compris l’importance du son lors des projections de cinéma, mit au point dès le début du 20e siècle un système de déclenchement automatique d’effets sonores via des contacts électriques placés au bord de la pellicule image. Une idée bigrement innovante pour l’époque, et aujourd’hui on ne fait pas différemment avec les triggers qui lancent les événements les plus divers.

À partir des années 1920, le cinéma avec du son enregistré apparaît. On produit le son sur un support différent de celui de l’image et on cherche ensuite à synchroniser le tout. Cylindre, chronophotographe, kinétoscope plus phonographe… différentes tentatives d’association du son et de l’image ont été tentées. Datant de 1926, Le Chanteur de jazz est considéré comme le premier film parlant et l’événement sonne le glas du film muet.

À partir de 1927, c’est le principe du son optique qui se démocratise. La piste son figure sur la pellicule utilisée pour la projection.

Au début du 20e siècle, la synchronisation du son et de l’image était l’affaire des musiciens présents dans la salle.

1956, naissance du time code

Un nouveau format de mémorisation des images voit le jour au milieu du 20e siècle, la vidéo sur bande magnétique. Pas de pellicule argentique en vidéo, ni de perforations qui permettent de l’entraîner. Il est alors nécessaire de trouver un langage temporel qu’il sera possible d’enregistrer sur les supports magnétiques. C’est l’acte de naissance du time code, qui sera ensuite standardisé en 1969 par la SMPTE pour le format d’image NTSC, puis en 1972 par l’EBU pour le format PAL.

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