L’indice de réparabilité

8 Mar 2025 | Divers, n°507

Ecoblanchiment* ou réalité ?

L’indice de réparabilité est visible aujourd’hui sur les appareils d’électroménager. Il informe le potentiel acheteur de leur capacité à être réparés et donc d’allonger leur durée de vie. L’initiative porte déjà ses fruits, mais reste cantonnée à certains produits spécifiques et grand public. Serait-il possible de l’appliquer aux divers matériels proposés aujourd’hui sur nos catalogues d’équipements audiovisuels pro ?

Un concept pourtant vieux comme le monde

Depuis que l’homme crée, il répare et modifie dans un souci d’amélioration. Aujourd’hui, c’est un peu différent, on adapte pour des raisons économiques. Produire à moindre coût pour rentabiliser plus. La réparation devient alors parfois un casse-tête, voire impossible. Et il arrive que cela soit plus économique de jeter et de racheter.

Mais alors, comment se passe aujourd’hui la réparation du matériel A/V Pro ?

Pour le savoir, nous avons posé la question à Frédéric Loria, technicien de maintenance indépendant depuis 2014 avec sa société AMS. Il travaille pour une multitude de prestataires et lieux, et sur divers équipements son, lumière, vidéo ou encore systèmes de levage.

SONO Mag : Comment procède-t-on aujourd’hui avec du matériel audiovisuel en panne ?

Frédéric Loria : Il y a trois solutions. Première option, un technicien est sur place et en capacité de faire les réparations. Cependant, pour une question de coût, l’utilisateur final a rarement un technicien de maintenance à disposition, notamment sur des événements.
La deuxième solution consiste à renvoyer le matériel au prestataire, au loueur ou au fabricant pour réparation. C’est un cas commun, mais parfois peu rentable pour des pièces mineures en raison des coûts de transport et des délais. En outre, cette solution est difficilement applicable pour des installations fixes.

Troisième solution, un technicien se déplace pour effectuer les réparations sur place, dans la limite de ses capacités et de son matériel mobile.

SONO Mag : Tout le monde pourrait-il réparer ?

F.L. : Du fait de la complexité de certains équipements, diagnostiquer soit même une panne n’est pas toujours évident, et ce n’est que la première étape. Ce diagnostic initial est crucial, mais il arrive que, fait par le technicien d’installation, il soit faux et donc que la réalisation des réparations nécessaires soit différente de ce qui était annoncé. Aujourd’hui, beaucoup d’exploitants, face à une panne, n’ont pas les compétences pour identifier si c’est réparable ou pas.

Intervenir soi-même peut donc s’avérer difficile. Mais avec un minimum de connaissances sur le sujet et de la documentation, je suis persuadé que beaucoup de pannes pourraient être facilement solutionnées en interne.

L’autre activité d’un technicien de maintenance à ne pas négliger, c’est l’entretien. Cela représente beaucoup d’opérations qui pourraient également être effectuées en interne.

SONO Mag : Quel type de produit est le plus réparé aujourd’hui ?

F. L. : La majorité des activités de réparation se concentre sur des équipements son et lumière. Pour cette dernière, il s’agit essentiellement des projecteurs dont les asservis. En son se retrouvent plutôt les consoles, les pupitres, les systèmes d’amplification et également le matériel de levage.

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