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Micro canon, Sony ECM-778

9 Juil 2025 | n°511, Test Son

Il a tout d’un grand

La mise sur le marché d’un nouveau micro canon n’est pas fréquente, du moins dans l’univers de l’audio professionnel de qualité cinéma et broadcast, au sein duquel le Sony ECM-778 revendique une place de choix et frontale face aux propositions allemandes qui occupent un quasi-monopole sur le marché. Nous avons donc voulu en savoir plus sur cet outsider japonais.

Les micros dits « canon » ont initialement été conçus pour permettre des prises de son précises lorsque les conditions imposent de placer le capteur à une certaine distance de la source sonore. C’est le cas en plateau de tournage pour libérer le cadre caméra, mais aussi dans l’environnement du concert, soit en prise de son sur des plateaux acoustiques de théâtre, d’opéra… soit pour la captation des ambiances de la salle, qu’il s’agisse d’alimenter les mixages des retours IEM des artistes, ou que l’on réalise une captation live destinée à un mix broadcast.

Quelle technologie pour les micros « canon » ?

On reconnait ces micros à leur forme tubulaire et leur grande longueur. Elles sont dues à des contraintes technologiques liées à leur principe de fonctionnement, à savoir le tube à interférence (voir encadré).
Sur l’aspect du facteur de forme, les fabricants n’ont eu de cesse de chercher des solutions pour diminuer la longueur. Les modèles utilisés dans les années 1970 mesuraient jusqu’à 800 mm de long !

La plupart des références modernes avoisinent les 250 mm. C’est dans ce format que Sony avait sorti son modèle ECM-678. L’ECM-VG1 ne mesurait plus que 210 mm, l’ECM-778 que nous testons ici ne dépasse pas les 176 mm. Il est donc très court et seuls quelques rares modèles d’autres marques lui font de l’ombre sur ce plan. Cette question de la longueur est souvent présentée par les ingénieurs du son comme un facteur clé.

L’autre sujet est le poids du micro. Lorsqu’on l’utilise au bout d’une perche ou fixé sur une caméra à l’épaule, c’est une donnée importante. Le micro Sony ECM-778 affiche 102 g sur la balance. Une très bonne performance.

Performances audio

Qu’attend-on d’un microphone de ce type sur le plan sonore ?

Outre sa capacité à rejeter les sons hors axe, assurément une meilleure régularité de la réponse en fréquence possible quelle que soit la distance avec la source, et bien entendu la capacité à capter l’ensemble du spectre audible.

Le fabricant japonais annonce dans l’axe une remarquable régularité de la réponse en fréquence entre 200 Hz et 5 kHz, une plage permettant d’éviter toute dénaturation de sources vocales. Des graphes donnent un comportement très semblable, que l’on situe le micro à 0,5 m de la source ou à 3 m.
Dans la plage de 10 à 20 kHz, la réponse dans l’axe présente une accentuation allant jusqu’à 8 dB. Si le comportement de boost de la brillance est bien répandu dans les micros statiques pour augmenter la présence de la voix, Sony a interrogé les utilisateurs de micros canon pour constater que le centrage de cette bosse, s’amorçant généralement vers 3 kHz et donnant sa pleine mesure à 10 kHz, conduisait à des résultats sonores parfois jugés trop agressifs. Le fabricant a donc décidé de situer la bosse de l’ECM-778 entre 10 et 20 kHz. Cette option permet d’obtenir de la brillance, mais d’éviter l’agressivité du boost des hauts-médiums d’autres micros canon.

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