Mix minus

par | 10 Oct 2023 | n°493, Tutoriel Son

Mais il fait le maximum

Avez-vous déjà essayé de parler à un micro en entendant dans un retour le son de votre propre voix avec un temps de retard ? C’est une situation très déstabilisante pour notre cerveau, qui ne comprend pas la situation et tente tout ce qu’il peut pour resynchroniser le source et le retour, sans bien sûr jamais y parvenir. La solution, le mixage n-1, appelé aussi Mix Minus ou Clean Feed.

Qu’est-ce qu’un mix n-1 ?

Le mix n-1 (n moins un), désigne un type de routing audio particulier utilisé pour fournir un mélange de toutes les sources moins une entrée spécifique.

Les mixes n-1 sont très largement utilisés dans l’univers du direct, que ce soit en broadcast, en conférence, en événementiel ou encore en production de podcasts, dès lors que le signal d’au moins une des sources subit un retard, que ce soit via une liaison téléphonique, un réseau AOIP, une connexion satellite…

Le but principal des mixes n-1 est d’éliminer l’écho causé par la latence de transmission des divers signaux audio. Et dans bien des cas, il permet aussi de limiter l’effet Larsen.

Configuration du routing

Comme son nom l’indique, un mix n-1 contient le mixage audio moins un signal. Celui correspondant à la source vers laquelle ce mix est envoyé en retour.

Si, par exemple, trois personnes participent à un événement en direct et que des décalages des signaux sont présents, chacune recevra en retour un mixage global moins le son correspondant à sa propre source audio.

Certains fabricants proposent des modules très simples permettant de constituer des mixes n-1, comme avec ce RB-MM1 de chez Soniflex. Un usage ciblé, mais une approche analogique tout à la fois lisible, fiable et polyvalente.

Le mixage 1 contiendra les entrées 2 et 3, le mix 2 les entrées 1 et 3, et le mix 3 les 1 et 2. Chaque mix peut par ailleurs contenir des éléments tels que de la musique ou tout autre type de sons directs ou enregistrés, utiles au monitoring.
Plusieurs grands principes de réalisation des mixes n-1 peuvent être décrits. D’une part l’utilisation d’autant de bus auxiliaires que de mixes n-1 à constituer. Cette option restera pertinente quand assez peu de mixes n-1 sont à réaliser.
D’autre part la méthode utilisée dans les consoles de broadcast, qui consiste à venir extraire, par sommation en inversion de polarité, le signal de la tranche concernée. Cette option est rapide, efficace et permet un grand nombre de départs.

Une troisième méthode, utilisée sur les systèmes de conférence par exemple, a recourt à un processeur numérique qui effectue des dosages subtils des signaux au sein des différents mixes. On rencontre ces principes sur les installations de conférences, où ils sont combinés avec des algorithmes d’automix et autres traitements.

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