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Organiser sa console pour une tournée #12

par | 10 Oct 2025

Épisode 12 : Les outils clé pour gagner du temps

Pour ce dernier tutoriel sur les grandes notions des consoles lumière, nous allons évoquer un troisième cas pratique. Après
le théâtre et les concerts à la volée, nous ne pouvions terminer sans parler du cas particulier de la tournée. Entre changements
de taille de salles, de références de projecteurs et autres adaptations nécessaires, il y a pas mal de choses à évoquer.

On va ici distinguer deux types de spectacles. Celui qui se déplace avec le kit de tournée dans le camion, qui va demander le moins d’adaptation, et celui qui se repose sur un kit d’accueil local, qui va devoir modifier ses références de projecteur et leur nombre à chaque date. Ceci est valable en concert mais également de plus en plus en théâtre avec l’équipement en LEDs et en asservis des salles. Commençons donc par le premier cas de figure.

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Un exemple de conduite de tournée, 306 cues, une page par morceau… Impossible de bien retaper cette conduite sans être organisé.

Tourner avec son kit, le luxe (plus ou moins)

Encore une fois, rien n’est absolu, même dans ce cas de figure. On peut tourner avec son kit complet, ponts compris (tournées Zéniths), ou devoir utiliser les perches et ponts d’accueil. Dans la première situation, si les points d’accroche sont situés au même endroit et que les machines sont restées accrochées sur des PRT (Pré-Rigged Truss), la recopie sera minimale.

Dans tous les cas, la première action sera de refaire ses positions d’asservis, puis il faudra reprendre les zooms, nets et intensités pour correspondre aux dimensions de la nouvelle salle. Parlons justement d’un outil très pratique pour refaire les positions.

L’offset

Si les projecteurs sont décalés, placés différemment ou en biais, plutôt que de refaire toutes les positions une par une, il est possible d’utiliser l’outil Offset (décalage). Il joue sur deux axes de Pan et Tilt, permettant de décaler ces valeurs directement dans le profil de chaque projecteur. Pour l’utiliser, on va créer au départ une position sur un point fixe (bouteille d’eau, perche micro avec une boule blanche…). Une fois sur site, on appelle cette position tout en ayant les iris et zooms le plus serrés possibles, et on vient ajuster chaque projecteur un par un (penser à utiliser les fonctions Highlite et Solo). Sur GrandMA, on utilise des macros qui permettent de décaler l’Offset du projecteur. Chez Avolites et ChamSys, on modifie la position et avant de faire la mise à jour on update l’Offset… Chacun son interface. L’avantage de cet outil, c’est que toutes les positions sont ajustées en conséquence. L’inconvénient est que c’est uniquement sur deux axes.

ETC va plus loin sur les Eos, avec un outil qui permet de déplacer le projecteur en x,y et z en inversant la problématique. On crée quatre positions aux coins du plateau, on vient les updater puis on demande à la console de recalculer par triangulation la position des projecteurs dans l’espace en fonction de ces changements.

Tourner avec une partie de kit d’accueil

Dans ce cas de figure, avec de la chance on va avoir accès aux références demandées, mais parfois pas. Ça tombe bien, les consoles ont toutes la possibilité d’effectuer un échange standard de projecteur dans le patch.

Changer de projecteur en conservant sa conduite

Généralement, c’est un processus très simple (dans le patch, on sélectionne les projecteurs, on choisit le nouveau type et on valide), il y a quelques subtilités à connaître, car cet outil n’est pas magique. Dans la plupart des cas, certaines informations peuvent être perdues. Prenons un exemple. On tourne avec des spots avec deux roues de gobos, on a aujourd’hui des machines avec une seule roue, toutes les informations de la deuxième seront donc perdues. En revanche, passer d’un système colorimétrique RVB vers du CMJ ne pose généralement pas de soucis de conversion, il faudra refaire ses couleurs sauf dans de rares bonnes circonstances (sur les logiciels récents, il est parfois possible de définir les couleurs en valeurs x,y ou en gélatines, avec des valeurs référencées non pas à des pourcentages, mais à de vraies valeurs colorimétriques. Eos, par exemple, référence les coordonnées des teintes et celles des émetteurs LED de certaines références. Passer d’un projecteur à un autre qui propose la même étendue colorimétrique devrait aboutir aux couleurs exactes. MagicQ et Hog4 proposent des outils équivalents.

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