La salle, côté son
Le Phantom mesure 1 500 m² bruts, 9 m de hauteur sous plafond, et accueille jusqu’à 3 500 personnes (soit une jauge intermédiaire entre l’Olympia et le Zénith). Le décor et les jeux de lumière créent une atmosphère unique en son genre. L’établissement accueille évidemment des clients venus pour la circonstance, mais une synergie avec ce qui se passe dans l’Arena est aussi souhaitée.
Exemple : le 28 avril, Fun Radio proposait dans l’Arena sa 7e « Ibiza Experience », avec notamment Steve Aoki, Kshmr, Alan Walker, Vladimir Cauchemar. Cette soirée se poursuivait en after au Phantom jusqu’à l’aube, avec certains des DJs s’étant produits à l’Arena. Le public n’avait que quelques mètres à faire pour passer d’une salle à l’autre.
L-Acoustics puis Novelty
Dans un tel lieu festif d’exception, le son doit évidemment être à la hauteur. Il était hors de question d’installer un système de sonorisation sans études préalables approfondies. La salle est vaste, pas du tout conçue à la base pour accueillir des concerts, il y a donc pas mal de travail pour la maîtriser acoustiquement. Autre facteur à prendre en compte : le Phantom doit pouvoir accueillir des concerts et des conventions d’entreprise. Paris Society a privilégié d’emblée une approche sonore hybride, électro mais typée concert rock, et choisi le fabricant L-Acoustics. Les ingénieurs de la marque, très intéressés et motivés par le projet, se sont mis au travail et ont préconisé après études et simulations un système en accord avec les spécificités du lieu.
Le projet a ensuite été confié à la société Novelty, spécialisée dans les techniques audiovisuelles, choisie sur appel d’offres. Côté son, c’est Clément Cotton, chef de projet/direction technique chez Novelty, qui a assuré la coordination technique depuis le début, accompagné d’Arnaud Bazenet pour le déploiement du sytème sur site. Raphael Bardin, ingénieur du son freelance, était dans les équipe d’Arnaud lors du montage et assurait le rôle de référent technique lors des exploitations.
SONO Mag : Raphaël, comment décrirais-tu le Phantom ?
Raphaël Bardin : Le concept de base est une salle typée concert, qui va jouer à 95 % en clubbing, principalement techno. Le lieu est emblématique, rassemble plein de défis, et on n’attendrait pas forcément L-Acoustics dans un tel cadre. La salle possède des formes irrégulières, une mezzanine VIP côté cour, et pour plus de souplesse, la scène de 16 m de largeur est mobile, sur roulettes.
SONO Mag : Au début, enceintes et caissons de graves étaient accrochés ?
R.B. : L’utilisation nécessitant un espace aussi vaste et dégagé que possible, les ingénieurs de L-Acoustics avaient effectivement décidé de suspendre les enceintes acoustiques et les caissons de graves du système de diffusion, pour des raisons pratiques. L’idée était de dégager le maximum de place au sol pour la piste de danse ou pour le public lors des concerts. Le concept était d’avoir une salle aussi polyvalente que possible, avec une scène mobile, donc il fallait avoir le moins de choses au sol pour ne pas gêner cette mobilité.
Mais compte tenu de leur distance accrue avec le public et de l’absence d’effet de sol, suspendre les caissons n’était finalement pas une si bonne idée. L’impact dans les graves a été jugé insuffisant pour un vrai son clubbing. Du coup, dès l’inauguration du Phantom le 17 mars dernier, avec le DJ techno I Hate Models, les quatre caissons KS28 par côté, réglés en configuration cardioïde, ont été posés au sol, sous la grappe de K2. Même chose le 31 mars pour Monolink, puis Lil Tjay, Trym, Bob Sinclar…
Conformément aux demandes du client, nous avons donc modifié de façon permanente la configuration initiale. Il connaît les contraintes pratiques liées aux subs par terre, mais ce qui lui importe, c’est le ressenti des DJs et artistes invités.
SONO Mag : Finalement, quelle est la composition du système de diffusion ?
R.B. : Par côté, chaque grappe comprend huit enceintes trois voies K2 (à double boomer 12’’) et quatre caissons KS28 (à double boomer 18’’) en configuration cardioïde, constituant le système principal. En side-fill suspendu, visant la mezzanine et l’entrée de la salle, chaque grappe contient aussi huit enceintes KARA II (deux voies, double boomer 8’’). Au centre de la salle, suspendues, sont déployées six autres KARA II. En front-fill, posées en nez de scène, sont réparties huit enceintes X8 (deux voies, boomer 8’’). On remarque aussi une enceinte Syva côté cour posée isolée, en complément de diffusion. Le système, exploité en réseau AVB, est géré par un processeur P1 de la marque, situé au niveau de la régie de façade.