Audio 3D – épisode 3
Nous avons vu comment le format mono réduit l’espace sonore en un point d’émission, comment l’arrivée de la stéréo a introduit une largeur d’écoute mais induit en sonorisation un ensemble d’incohérences entre champ sonore et scène visuelle. Il est temps d’évoquer les premières tentatives de formats de diffusion allant au-delà.
Bienvenue dans l’univers de l’audio immersif, un terme générique et, disons-le, fourre-tout, qui en arrive à désigner toute expérience d’écoute au-delà de la stéréo et qui vise à placer l’auditeur au cœur d’un environnement audio multidimensionnel. Les systèmes audio immersifs cherchent à créer des paysages sonores plus réalistes et capables de davantage de complexité que la mono ou la stéréo. Et cela grâce à leur capacité à placer le son devant, sur le côté, derrière, voire au-dessus de l’auditeur.
La perception sonore
Avec un système d’écoute stéréo traditionnel, l’auditeur reçoit l’audio sur un seul plan suivant une largeur déterminée par l’écartement des haut-parleurs et à une hauteur fixe définie par celle du centre acoustique du système. Les sons peuvent être perçus venant d’un point quelconque du segment reliant les centres acoustiques des deux enceintes. C’est le technicien son qui fait ce choix panoramique, mais nous avons vu que l’image sonore perçue change suivant la position d’écoute de l’auditeur.
Au-delà de la stéréo
Grace aux capacités de nos cerveaux et à l’expérience acquise par les humains, la perception naturelle que nous avons de notre environnement visuel et sonore est extrêmement détaillée et précise. Pour le son, nos simples oreilles associées à notre cerveau suffisent à nous restituer une image sonore à 360° et une localisation des sources très pertinente.

En dépit de l’utilisation par les preneurs de son et les mixeurs de toute la panoplie des paramètres psychoacoustiques permettant de restituer une sensation d’espace – les sons faibles semblent plus éloignés que les sons forts et les sons plus aigus semblent naturellement plus larges que les graves par exemple – un système stéréo n’offre qu’un mode fortement dégradé de la réalité.
En mono, un excellent mixage permait de détacher les plans sonores sur l’axe de la profondeur. En stéréo, à cette dimension s’en ajoute une seconde, matérialisée par l’espacement des haut-parleurs. La restitution sonore est donc assimilable à un rendu bidimensionnel frontal.