Épisode 11 : Ou comment éclairer un groupe que l’on ne connaît pas
Dans le dernier numéro, nous avons parlé des outils indispensables pour organiser sa console en théâtre, univers de la préparation et du peaufinage par excellence. Aujourd’hui, c’est une autre facette de la lumière que nous allons étudier : celle de l’imprévisibilité et du vite fait bien fait, à savoir le concert à la volée, dénommé busking outre-Manche. C’est parti, pas de temps à perdre !
Peut-être devons-nous définir la notion de busking : il s’agit d’éclairer un concert, un spectacle de danse, un show événementiel à la volée, à l’aide des faders, palettes, effets, le tout envoyé à la main avec plus ou moins d’éléments préparés à l’avance (selon les informations transmises par les artistes, qui peuvent être lacunaires voire inexistantes).
Dans les tutoriels précédents, nous avons affirmé que toutes les consoles haut de gamme du marché sont aussi bien capables de faire du concert que du théâtre. Néanmoins, le concert implique davantage qu’une seule cuelist et quelques ponctuels ; il sera donc plus ou moins aisé et rapide d’encoder et de restituer selon les fonctionnalités et les accès physiques disponibles. Il est évident qu’il sera plus difficile d’éclairer un concert avec cinq faders plutôt qu’une vingtaine et de nombreux boutons. Mais entrons dans les détails de notre organisation.
Les cuelists, pratiques mais pas indispensables
Remettons-nous en contexte : la première chanson va se terminer, vous avez pu la préparer avant le concert, c’est donc maintenant qu’il va falloir aller vite, durant le noir entre deux morceaux ou l’éventuel speech du chanteur. Vingt secondes qu’il faut mettre à profit pour changer l’état lumineux rapidement. On va parler d’autres outils plus tard, mais la cuelist est encore une fois le premier support vers lequel on va se tourner.

Une cue par morceau
C’est l’idéal, le rêve. Si le groupe vous a donné des instructions de couleur, d’ambiance par morceau, vous allez pouvoir construire rapidement une cuelist qui va contenir pour chaque titre la couleur des projecteurs, leur position, la taille du zoom, les gobos… bref, tout sauf l’intensité. Pourquoi ? Pour pouvoir manipuler ce dernier paramètre avec vos faders bien sûr, mais nous y reviendrons. Vous pouvez ajouter l’intensité dans les cues si vous le désirez, mais votre restitution sera moins flexible. Une couleur, ça se change en LTP, mais l’intensité est HTP, vous ne pourrez donc pas la baisser à l’aide d’un autre fader, sauf s’il dispose d’une option Intensité LTP, mais je m’égare.
