Avec des prévisions de croissance à hauteur de 1,1 %, une inflation à 1,8 % et un déficit public estimé à 6,1 % en 2024, le gouvernement a décidé de redresser les comptes publics en réduisant ce déficit à 5 % du PIB en 2025, via un effort d’économies et de hausse de recettes fiscale de 60 milliards d’euros.
Pour atteindre ce chiffre, ces hausses de recettes représenteraient 19,3 milliards d’euros et les économies sur les dépenses de l’État, 21,5 milliards d’euros. Par ailleurs, une contribution est demandée aux collectivités locales à hauteur de 5 milliards d’euros et via le budget de la sécurité sociale pour 2025 qui porterait sur près de 15 milliards d’euros d’économies.
Concernant les particuliers, diverses mesures permettront de rapporter des recettes fiscales : contribution différentielle sur l’impôt imposée durant trois ans aux plus hauts revenus, suppression de la TVA réduite sur les chaudières au gaz, fin du bouclier tarifaire sur l’électricité, écotaxe sur les véhicules polluants renforcée, abattement sur les véhicules hybrides non-rechargeables limité aux seuls véhicules performants sur le plan environnemental et relèvement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion.
Concernant le logement, le prêt à taux zéro sera étendu sur tout le territoire pour les primo-accédants, mais pour les loueurs de meublés non professionnels, les amortissements liés à leur logement, déductibles du calcul de leur revenu imposable, seront réintégrés en cas de revente dans l’assiette de la plus-value imposable.
Pour les entreprises, une contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises est instituée temporairement, ainsi qu’une taxe sur les rachats d’actions suivis d’une annulation, pour les plus grandes d’entre elles et dont le recours croissant à cette pratique leur permet de distribuer une partie de leur excès de trésorerie à leurs actionnaires.
Par ailleurs, une taxe exceptionnelle est imposée aux grandes entreprises de fret maritime et la suppression totale de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) est reportée à 2030. Enfin, un dividende exceptionnel sera demandé à EDF.
Toutefois, des mesures protectrices sont prises pour le monde agricole, comme le renforcement de la déduction pour épargne de précaution ou le relèvement du taux d’exonération de taxe foncière sur les propriétés non bâties en faveur des terres agricoles.