quid sit lumen ?
Un article de
Olivier Balagna
CHAPITRE 10 – Additionner ou soustraire : l’arithmétique de la lumière (2)
Éclairer, c’est rendre possible la vision du monde. Un tel propos semble d’une consternante banalité. Mais si l’on tente de décrire le processus physique, chimique et biologique qui est mis en œuvre, on découvre soudain l’extraordinaire complexité du phénomène. Si l’on s’en tient au seul aspect qui nous intéresse ici – la couleur – celle-ci est la résultante de trois éléments : la composition spectrale de la lumière émise, les caractéristiques moléculaires de la surface des corps et des objets qui la reçoivent et le fonctionnement très particulier de notre système visuel qui va intercepter et analyser la part des rayonnements réémis qui lui parviennent. Dès lors, additionner ou soustraire des franges spectrales déterminées revient à jouer sur ces trois paramètres. Si le spectre de l’émission lumineuse change, les surfaces réagissent différemment et le système visuel invente la traduction qui lui semble la plus adaptée à cette nouvelle situation. Dans cet ultime chapitre, nous poursuivons l’exploration du traitement soustractif de la lumière, à travers le phénomène du dichroïsme, et nous achevons notre périple en essayant de cerner la notion de synthèse.
Manipuler le profil spectral de la lumière – c’est-à-dire la répartition de l’énergie lumineuse selon la longueur d’onde – peut s’effectuer selon deux procédés distincts voire opposés. Le premier, que l’on nomme « additif », consiste à ajouter de la lumière à de la lumière. Par la combinaison de plusieurs sources, directes ou indirectes, les rayonnements s’entremêlent et, à chaque longueur d’onde, les énergies lumineuses s’additionnent. Le second, nommé « soustractif », vise au contraire à retirer du spectre lumineux certaines longueurs d’ondes. Nous avons vu, dans le précédent chapitre, que si la couleur visible des êtres et des choses nous apparaît telle que nous croyons la voir, c’est parce qu’il y a eu soustraction de certains rayonnements. Une pomme qui semble rouge ne l’est qu’en vertu de la composition physico-chimique de sa surface qui a la propriété d’absorber une grande partie des rayonnements de la lumière blanche et de ne réémettre que la frange spectrale de grandes longueurs d’ondes que nos yeux et notre cerveau considèrent comme rouge. Nous avons vu également que les filtres soustractifs classiques fonctionnent sur ce même principe. Ils absorbent les rayonnements qu’ils ne transmettent pas. Mais les photons absorbés par ces filtres ne sont pas conservés. Ils sont aussitôt réémis sous la forme de rayonnements thermiques. D’où un échauffement important du substrat et de la matière pigmentaire chargée d’absorber les longueurs d’ondes non transmises. D’où, également, une altération relativement rapide du support et de sa coloration qui font entrer nos fameuses « gélatines » dans la catégorie des « consommables ». Il est pourtant une autre catégorie de filtres soustractifs ayant pour particularité essentielle de ne pas absorber les rayonnements qu’ils arrêtent. De ce fait, ils ne génèrent aucun échauffement du support. Ce sont les filtres « dichroïques ». Le terme est emprunté à la langue grecque et signifie « de deux couleurs ». De quoi s’agit-il ? Comment opèrent-ils ?
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