Red & Black Light
Un article d'
Eric Moutot
La folle tournée d’Ibrahim Maalouf
Il offre à son public un show aussi endiablé que généreux. Cet enfant de Beyrouth né sous les bombes est un trompettiste aussi virtuose que débordant d’énergie qui partage sans compter son plaisir de jouer. Débutée dans les clubs en 2015, la longue tournée de Red & Black Light se poursuit dans les Zenith avant un point d’orgue exceptionnel à Bercy en décembre prochain. Avec des lumières et une scénographie parfois très théâtrales signées Damien Dufaitre.
Ibrahim Maalouf touche à tous les genres. Formé à la musique baroque occidentale aussi bien qu’aux modes classiques orientaux, c’est dans le jazz qu’il réalise sa véritable ascension. Depuis lors, et tout en poursuivant une brillante carrière de jazzman, il ne cesse d’explorer les univers musicaux les plus divers. Issu de l’album éponyme sorti en septembre 2015, le spectacle « Red & Black Light » est certes mâtiné de jazz et de musiques du monde mais il est avant tout une plongée dans les ambiances électro, voire pop. Le design lumière élaboré par Damien Dufaitre a donc été conçu pour en traduire l’esprit sombre et appuyer l’énergie percutante de cette musique.
PETIT KIT MAIS GRANDE LUMIÈRE
Le kit de tournée reste relativement modeste. Pourtant, les tableaux ont de l’ampleur et sont très élaborés. Le choix des machines mais surtout leur implantation y sont pour beaucoup. Un plan de face, très classique, avec des Viper Performance qui pointent sur les musiciens sans dénaturer la couleur d’ensemble et des K10 de Clay Paky pour apporter un niveau lumière important dans les moments plus éclatants. Pour le reste, ce sont les latéraux et les contrejours qui structurent l’essentiel de la lumière. Deux plans de ponts supportent des K20 et des BMFL, les premiers pour installer les dominantes colorées et pour leurs effets, les seconds pour leurs faisceaux et leurs gobos qui dessinent le sol aussi bien que l’espace. Mais l’arrière-plan se déploie aussi sur des niveaux intermédiaires grâce à 4 échelles placées au lointain avec des Mythos et des K20, ainsi qu’à deux doubles sous-perches installées à cour et à jardin avec des K20, des BMFL et des Atomic. Les BMFL permettent de dessiner dans l’espace à mi-hauteur alors que les K20 sont beaucoup utilisés pour la large palette de leurs effets visuels. Mais la richesse des tableaux est également due à la présence d’un écran de fond et de trois tulles montés sur polichinelles qui permettent de réaliser de nombreux jeux de transparence et de profondeur ou bien servent par moments de supports pour la vidéoprojection. D’autres BMFL et d’autres K20 placés en latéral glissent alors leurs faisceaux entre les espaces laissés libres par les toiles. L’ensemble est donc très simple mais extrêmement efficace.
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