ChamSys

8 Mar 2024 | n°497, Reportage

La fabrique du contrôle

Hors des salles obscures et autres lieux enfumés, nous sommes allés voir ce qu’il se passe de l’autre côté de la Manche, à Southampton, là où se situe l’usine de ChamSys Lighting. Ce fabricant de consoles et solutions de contrôle, acquis il y a quelques années par le groupe Chauvet, vient de changer de distributeur en France au profit de Chauvet France. En route pour la visite, en compagnie de Rémy Rouvoy, nouveau chef produit Chamsys pour la France.

Déjà, pour mettre fin à tout malentendu, sachez que l’on prononce le nom de la marque avec le son K au début et S à la fin, ChamSys étant constitué des mots Caméléon et Système, mais nous y reviendrons. C’est fin décembre, à quelques jours de Noël, que nous nous rendons à Southampton, assaillis de toutes parts par Mariah Carey et autres esprits de Noël qui semblent avoir pris possession de toute l’Angleterre, contraste saisissant avec notre départ de Paris.

L’usine de Chamsys est située dans une zone industrielle de Southampton, ambiance briques rouges et air marin. C’est Chris Kennedy, software director et co-fondateur de la marque, qui nous accueille en ces lieux. Alors avant d’en profiter pour réaliser un petit entretien avec lui, il nous propose de commencer par visiter l’atelier d’assemblage.

Sur ce site, ChamSys assemble toute les gammes Stadium, Connect et MagicQ. Les consoles QuickQ sont assemblées en Chine, pour des raisons de coûts sur ce produit très compétitif.

Je dis bien assembler, et non fabriquer. Certaines pièces viennent de Chine (tout ce qui est électronique et certains plastiques), et d’autres éléments sont locaux, comme les châssis métalliques qui proviennent d’une ville proche. Southampton est l’endroit idéal pour une entreprise comme ChamSys avec son grand port de fret, son aéroport, sa gare ferroviaire. C’est un haut lieu d’échange de marchandises.

L’assemblage

Selon des besoins plus ou moins urgents ainsi qu’un planning prévu à l’avance, les équipes décident de la prochaine console à assembler. Une équipe dédiée à l’entrepôt des composants dispose d’une liste précise de pièces par console et place l’ensemble d’entre elles sur un chariot qu’elle emmène en production.

Là, les techniciens monteurs vont prendre en charge la future console qui va passer par plusieurs phases d’assemblage espacées de phases de test. Le logiciel sera également installé et testé durant ces diverses étapes. Les tests ne se réalisent pas qu’à la fin de l’assemblage car si un composant est défectueux, il est plus simple d’y accéder avant d’avoir fini la console. Une fois terminée, la console est re-testée, que ce soit la partie électrique, les composants, LEDs, les boutons et leur alignement, les ports DMX et USB…

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Une dizaine de personnes travaillent en fabrication pour produire les consoles.

Enfin, avant de pouvoir entrer dans le carton, chaque console passe 48 h allumée sur une étagère, afin de prévenir le plus de défaillances de composants possibles. Chris nous explique que c’est durant cette période qu’un composant électronique a le plus de chances d’avoir une malfonction de début de vie. Un dernier test plus tard, direction l’entrepôt d’envoi où la machine recevra le bon cordon d’alimentation selon la norme de sa future destination.

SONO Mag : Chris, les nouvelles consoles compactes sont-elles plus difficiles à assembler que les premières que vous sortiez de l’usine ?

Chris Kennedy : Oui, il y a plus de LEDs et beaucoup de composants à insérer dans des formats plus fins comme la série Connect.

SONO Mag : Avez-vous eu des soucis de rupture de stock comme c’est arrivé à certains fabricants ces dernières années ?

C. K. : Nous conservons un stock d’environ six mois, de quoi ne pas être débordés. Nous sommes particulièrement attentifs aux composants qui ne sont produits que par une ou deux usines. Un des avantages de faire partie du groupe Chauvet est que nous avons accès à de nombreux fournisseurs.

SONO Mag : Vous n’avez pas de soucis de délais de livraison ?

C. K. : L’an dernier, nous avons eu beaucoup de commandes retardées parce que la demande a été très importante. Cette année a été très active et nous avons rattrapé la demande.

SONO Mag : Les consoles sont testées plusieurs fois, qu’en est-il pour les QuickQ produites en Chine ?

C. K. : Nous avons des entrepôts dans plusieurs pays du monde. Pour l’Europe, Brexit oblige, c’est en Belgique. Là, des spécialistes effectuent des contrôles qualité pour vérifier les consoles avant l’envoi aux clients. Ce sont souvent également les formateurs référents ChamSys.

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