Fanfares militaires, musique et spectacle grand public
Pour ce concert caritatif salle Pleyel, où se succédaient différents chanteurs accompagnés par des ensembles de musique militaire, il a fallu compléter intelligemment le système de sonorisation fixe de la salle, optimiser les retours et gérer plusieurs dizaines de micros et de canaux HF. Un défi relevé avec brio par BS technology.
Le 10 avril 2025 avait lieu, salle Pleyel, la deuxième édition de Sentinelles d’un soir : une soirée de concert solidaire organisée par le gouverneur militaire de Paris Loïc Mizon, au profit du Bleuet de France – œuvre nationale qui vient en aide « aux blessés des armées, aux victimes du terrorisme, aux combattants d’hier et d’aujourd’hui, aux pupilles de la Nation, aux veuves de guerre et aux familles endeuillées ».
Au programme : David Hallyday avec l’ensemble de la musique de la Marine nationale, Anggun et Chimène Badi avec le big band de la musique de l’Air et de l’Espace et l’ensemble vocal de l’École polytechnique, Alain Turban, Éloïz, Yvard, Grégoire avec le brass band de la musique de l’Infanterie et aussi Stéphane, Petit K, les danseuses de l’école de claquettes irlandaises, le bagad de Lann-Bihoué et la fanfare hollandaise Jubal Orange Brass. Cerise sur le gâteau : en première mondiale, une chanson inédite de Jean-Jacques Goldman (dont le chef d’orchestre Jacky Mascarel intervenait sur le plateau),
« On sera là », interprétée en duo par Éloïz et Yvard.
BS technology
Une soirée similaire s’était tenue au même endroit l’an dernier, et c’est déjà BS technology, prestataire privilégié du ministère des Armées (bientôt 30 ans de défilé du 14 Juillet !), qui avait assuré la partie technique. Deux jours ont été prévus pour le montage et les répétitions. La salle Pleyel met à disposition un système de sonorisation L-Acoustics, composé de K2 et de SB28 en façade, de 8 XT en front-fill et de Kiva en renfort dans la salle (sous le balcon par exemple), complétées par des Meyer Sound UP Junior. Le directeur technique de BS technology pour cette prestation, Gilles Million, a travaillé plus de quatre mois en amont pour superviser un événement pas facile : les formations acoustiques qui se succèdent comptent beaucoup de musiciens, certaines défilent dans la salle, et deux changements de plateau sont nécessaires (50 praticables en tout !).
L’ingénieur du son façade, Mathieu Moreau, était déjà là l’an dernier. Avec son assistant Amir Ben Jamaa, il mixe sur SSL Live 550+, au fil des trois parties du spectacle, trois grosses formations mêlant cuivres et rythmique « moderne » (basse, batterie, guitare, claviers…) avec parfois des chœurs, le bagad de Lann Bihoué, plus une dizaine de guests se succédant au micro (chanteurs, l’animateur de la soirée Éric Jean-Jean, le gouverneur militaire…).

SONO Mag : Mathieu, quelles sont les difficultés de cette soirée ?
Mathieu Moreau : Elle se déroule en trois parties, avec une formation à la fois sur le plateau, plus des instrumentistes qui défilent. Comme il y a beaucoup de musiciens, je me retrouve avec beaucoup de signaux : 80 micros filaires et 44 micros HF en tout.
SONO Mag : Comment sont installés les micros filaires des instrumentistes ?
M. M. : Clipsés sur les instruments ou posés sur pied, pas trop près ni trop loin. Ce sont des capteurs miniatures DPA 4099 le plus souvent. Il y a aussi des Neumann MCM. Par exemple, la musique de la Marine nationale comprend un tuba, un euphonium, trois trombones, trois trompettes, deux cors, trois sax (deux altos, un ténor) : chacun son micro, sauf deux micros pour quatre clarinettes. J’utilise aussi des Sennheiser MKH8040 et 8060, des Shure Beta 91.
C’est le même principe sur les autres formations, sauf une, le Jubal Orange Brass, qui assure un intermède. Les musiciens n’ont pas souhaité être « microtés » ; j’ai donc disposé un couple de micros ORTF Schoeps en centre scène pour les reprendre, et je monte un peu les overheads de la batterie quand ils jouent. Le son ainsi obtenu est assez naturel, ça marche plutôt bien. Il y a peut-être moins de pression acoustique qu’avec les autres formations, mais c’est net, on entend tout le monde – on perd juste un peu quand les musiciens jouant des solos se trouvent sur les extérieurs.
Autre cas particulier : le bagad de Lann Bihoué arrive dans le spectacle en défilant dans la salle. Donc HF pour les micros, et IEM pour le clic : ils défilent de chaque côté du public, assez éloignés les uns des autres, ce serait compliqué sinon. On a validé ça sur le 14 Juillet. On les sonorise pour maintenir une certaine homogénéité avec ce qui se passe avant et après, mais on les entendrait parfaitement sans sono !
Ils sont une trentaine, et entre section rythmique, cornemuses, bombardes et clarinette, quinze micros suffisent largement.