Sécurité au plateau, les EPI #4

11 Sep 2024 | Divers, n°502

Épisode 4 : les protections auditives

Après les casques, les gants et les chaussures de sécurité, nous allons, dans l’ultime épisode de ce dossier consacré aux EPI, nous intéresser aux solutions de protection auditive. Un attribut que l’on peut considérer parfois inutile, mais qui reste en réalité souvent indispensable du fait des niveaux sonores importants qui constituent le quotidien des professionnels du spectacle.

Dans son guide Audition, préservez votre capital, le ministère du Travail indique qu’en France, près de 50 % des professionnels du secteur de la musique et du divertissement sont atteints de troubles auditifs. Serveurs, managers, agents de sécurité, techniciens, danseurs… les musiciens ne sont pas les seuls concernés.

On parle de perte ou de déficience auditive lorsqu’on constate une baisse de 25 dB par rapport à une audition normale. Réaliser un audiogramme permet de se situer par rapport aux caractéristiques d’une audition non dégradée.

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Les techniciens soumis à du bruit peuvent suivre l’état de leur audition via des audiogrammes.

10 % des musiciens présentent une surdité montrant un déficit de 25 à 40 dB. Le creux commence par se manifester dans le haut du spectre, à partir de 4 kHz environ. Puis, au fil du temps, les fréquences touchées sont de plus en plus basses.
20 % des musiciens d’orchestres symphoniques et 40 % des artistes rock sont atteints d’acouphènes, contre 15 % de la population en moyenne. On retrouve aussi des symptômes d’hyperacousie et de diploacousie.

Des troubles particulièrement handicapant pour ces professionnels dont le système auditif est l’outil de travail. Et ne parlons pas des conséquences extra-auditives, comme les troubles du sommeil, du rythme cardiaque, du système cardio-vasculaire et du système immunitaire.

La dose de bruit

Au-delà du cadre fixé par le législateur pour protéger le public des risques liés aux forts niveaux sonores, les employeurs se doivent aussi de respecter une réglementation encadrant la quantité de bruit qui touche les salariés. Dans le code du travail, c’est le décret n°2006-892 du 19 juillet 2006 qui en fixe les limites.

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Le risque auditif est fonction de la conjonction du niveau sonore à la durée d’exposition. À un niveau de 95 dB(A), il suffit de 15 minutes d’exposition sans protection pour altérer son audition.

Dans les grandes lignes, la loi précise qu’en dessous d’un seuil de 80 dB(A), aucune mesure particulière n’est à prévoir. À partir de 80 dB(A), L’employeur doit mettre à disposition des salariés des protections individuelles contre le bruit (casque anti-bruit, bouchons d’oreille). Il doit les informer, les former à la problématique du bruit et proposer un examen auditif. Au-delà de 85 dB(A), l’employeur impose le port de protections individuelles, met en place une signalisation sur les lieux à risques et s’assure d’une surveillance médicale renforcée de ses employés. Il doit mettre également en œuvre des mesures techniques ou organisationnelles afin de réduire l’exposition au bruit. 87 dB(A) est la valeur limite d’exposition. Ce seuil, qui prend en compte le port des protections auditives, ne doit être dépassé en aucun cas.

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