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Sennheiser Spectera et Adamson VG aux Francofolies 2025

par | 5 Nov 2025

Deux nouveautés pour un seul festival !

Les Francofolies de La Rochelle comptent parmi les plus grands festivals français. Leur succès ne se dément pas : près de 150 000 festivaliers sur cinq soirées. Et cette année, deux premières technologiques discrètes mais marquantes : le line array Adamson VGt/VGs et le système HF numérique Sennheiser Spectera.

En HF analogique puis numérique, la règle était simple : un canal égale une fréquence porteuse, de largeur de bande 200 kHz. Au responsable HF de caser ces fréquences le plus harmonieusement possible dans un spectre encombré par d’autres sources (émetteurs de TNT, radio, autres systèmes HF…) parfois très puissantes, en se jouant des phénomènes d’intermodulation. L’ère des rois du plan de fréquences semble remise en question avec le WMAS, mis en lumière depuis 2024 par Shure et Sennheiser.

Le WMAS en bref

WMAS est le sigle de Wireless Multichannel Audio Systems. Cette technologie donne la possibilité de transporter plusieurs canaux audio sur une même large bande de fréquences. Sennheiser a implémenté par-dessus des techniques de modulation telles que l’OFDM et du multiplexage TDMA, ouvrant des aspects totalement nouveaux : bidirectionnalité audio et données (donc contrôle à distance), aménagement paramétrable des canaux audio sur un canal large bande, concept de fréquence porteuse différente.

Le WMAS propose plusieurs modes de transmission audio jouant sur la qualité et la latence. Il utilise un canal très large (8 MHz en Europe, entre 470 et 698 MHz), possédant suffisamment de ressources pour transporter dans les deux sens de la data (maximum 128 terminaux par canal RF), et au besoin de l’audio dans un sens (MIC) ou dans l’autre (IEM) (entre 8 et 128 canaux audio par canal RF). Les données sont découpées, sous forme de timeslots très court (une soixantaine de microsecondes) : certains sont dédiés à l’audio, d’autres aux données de service et à la synchro – un aspect essentiel.

On consacre le nombre de slots nécessaires à la liaison audio en fonction des besoins, différents selon qu’on désire transporter un mix stéréo de haute qualité pour IEM, avec une latence très faible, ou des signaux de micro d’ordres, où la qualité audio et la latence sont moins importantes qu’obtenir une portée maximale (dans ce cas, très peu de timeslots occupés, et infos audio réduites par codec). Dans Spectera, chaque liaison peut ainsi être paramétrée indépendamment, par logiciel : MAX range pour une grande portée, RAW pour de l’audio sans réduction de débit de données, et un certain nombre de modes intermédiaires. Par exemple, avec une latence minimale de 0,7 ms et une qualité maximale, on aura quatre canaux stéréo d’IEM. En qualité équivalente au SKM6000 (mêmes codecs utilisés en mode Live), ce sera 32 ou 16 liaisons par canal RF, selon la latence/portée désirée. En mode mixte, micros et IEM, on aura huit liaisons stéréo et huit micros, en 1,6 ms de latence dans chaque sens.

Les composants du Spectera

La station de base 1 U (9 995 € HT) gère deux canaux RF de 8 MHz, et possède 32 entrées/32 sorties physiques Dante ou MADI. Le pocket SEK (1 999 €) gère simultanément la réception d’un signal IEM mono ou stéréo et l’émission d’un signal micro/ligne. Il est contrôlé et suivi à distance par la liaison HF : contrôle du volume, des paramètres audio, qualité de transmission, niveau batterie. L’ampli casque haute puissance s’adapte à l’impédance des ears (jusqu’à 7 h d’autonomie avec une batterie BA 70). L’écran E-link affiche en permanence un texte d’identification (même batterie enlevée).

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