Sextan – La Fonderie
un article de
gisèle clark
Le studio ou le spectacle ?
A défaut de pouvoir choisir entre ces deux univers, Vincent Mahey, François Yvernat, Nicolas Servant et l’équipe du Studio Sextan mènent de front leur carrière alliant sonorisation, enregistrement et production vidéo. Entre la prestation du Queen Symphonic au Grand Rex, la mini-tournée des Zénith du ciné-concert La La Land et le mixage de l’album de Simon Goubert, nous avons été reçus à Malakoff, dans ce lieu où se croisent les grands noms du jazz.
L’entreprise Sextan a vu le jour en 1975. Jusqu’en 1978, la société est une boîte de sono située rue Lecourbe, à Paris. C’est aussi un véritable incubateur de talents, dont les membres se retrouveront un jour aux commandes des plus grands noms de la prestation tels que Régiscène, pour n’en citer qu’un. Des tournées du pape à celles de Claude François, la clientèle grandit et bientôt se pose la question de l’étroitesse des lieux, d’autant que s’ajoute une activité de distribution de matériel (les amplis Mi pour les musiciens).
Située à Malakoff, dans les Hauts-deSeine, une ancienne fonderie chargée d’histoire et de bonnes vibrations artistiques – elle travailla pour les grands sculpteurs de son époque, comme Auguste Rodin, Antoine Bourdelle, Gustave Miklos, Aristide Maillol ou Honoré Daumier –, devient le nouveau siège social de Sextan. Nous sommes en 1977.
NAISSANCE DU STUDIO
La roue tourne vite, et Sextan se voit contraint de revenir à (presque) zéro. Les fondateurs, Hervé Martin et Jean-Paul Debard, qui avaient monté un petit studio, ont souhaité rester lorsque Sextan a dû fermer, baptisant leur société Studio Sextan. Cette première cabine, qui existe toujours, a connu son heure de gloire en se spécialisant dans les musiques acoustiques (Brigitte Fontaine, Jacques Bertin, Jacques Higelin, Areski, le percussionniste Naná Vasconcelos, Egberto Gismonti, Les Etoiles, Philippe Lavil…) En 1984, Vincent Mahey, jeune flûtiste, saxophoniste et ingé son grenoblois, tout juste diplômé de l’université des arts sonores (University of Sound Arts de Los Angeles), revient en France pour y travailler. Ses recherches l’amènent à Malakoff, où on lui explique qu’il n’y a pas de budget pour engager un second assistant. Mais la porte est grande ouverte, et Vincent s’incruste. De stagiaire, il passe à la console et enregistre son premier artiste, Faton Bloom.
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