Le tribute XXL
Quand on dit tribute band (groupe de reprises, ou d’hommage), on pense souvent à des concerts de petite taille et à des tournées locales.
Mais pour son premier projet, le groupe So Floyd a mis les petits plats dans les grands avec une tournée de grande envergure entièrement auto-produite, décidant de baser la scénographie sur la tournée « Pulse » du groupe mythique, la dotant d’un kit lumière de type Zénith. Nous sommes allés à leur rencontre sur l’un des concerts, pour discuter avec l’équipe lumière.
C’est à Niort, dans la salle L’Acclameur, que nous nous sommes donc retrouvés pour l’une des dernières des 17 dates de cette première partie de tournée. Avec nous lors de cette entrevue, Laurent Begnis, éclairagiste ; Sébastien Huan, encodeur et chargé du système de tracking ; Julien Calendini, directeur technique de la tournée, et François Ducarouge, régisseur vidéo. L’interview était tellement à bâtons rompus que parfois, nous allons désigner l’équipe dans son ensemble par « So Floyd ».
SONO Mag : Bonjour à tous, merci de nous réserver un si bon accueil. Pouvez-vous d’abord nous parler de cette tournée dans les grandes lignes ?
Laurent Begnis : Tout a commencé pendant le premier confinement du Covid. Notre société de prestation, Pan Pot, située à Brignoles dans le Var, était à l’arrêt comme partout en France, et c’est à ce moment qu’avec Serge Begnis, notre sonorisateur, nous avons évoqué avec Fabrice Di Maggio et Karine Arenas, des musiciens qui ont l’habitude et les contacts nécessaires pour monter des formations musicales, de créer un tribute de Pink Floyd au lieu de rester à ne rien faire. Par la suite l’idée a germé, et Serge et Fabrice ont créé la formation musicale et les arrangements pendant que nous mettions en place la scénographie. Le Zénith de Toulon nous a bien aidés, en nous permettant de faire la résidence, et c’est là que l’on a vu le réel potentiel du spectacle. La tournée fera au total 34 dates, dont 17 du 2 février au 14 mai 2023, et 17 autres de novembre à mars. Entretemps, le kit sera entièrement démonté pour servir sur nos dates d’été.
SONO Mag : Vous êtes tout de suite partis dans l’idée de réaliser un projet de cette ampleur ?
Sébastien Huan : Oui, au départ, certains dans l’équipe voulaient faire une tournée locale, mais on a fini par décider de tourner dans des Zéniths ou des salles de tailles approchantes. C’est un projet qui, visuellement, a besoin d’un grand impact visuel, car le but était de ressembler le plus possible aux Floyds, ce qui nécessite un kit imposant.
Laurent Begnis : Moi par exemple, je ne voulais rien faire si je n’avais pas une cerce centrale d’au moins quatre mètres de diamètre. Finalement, elle fait six mètres.
SONO Mag : De quelle scénographie de Pink Floyd est inspiré le design ?
So Floyd : Nous nous sommes basés sur la tournée « Pulse » de 1994. Avec comme éléments centraux la boule à facette, la cerce centrale, ainsi que la demi-cerce créée par les sous-perches de projecteurs. Le design lumière n’est pas né d’une seule personne, mais est une construction collective qui a évolué au fur et à mesure de nos réflexions et des contraintes techniques.
Notre but a été de simplifier le montage le plus possible. Dans la scénographie originale, toute la scène des Floyds était occupée par la cerce et une grande arche de projecteurs. Nous voulions nous en approcher le plus possible tout en accrochant le moins de moteurs pour des gains de temps. Au départ, nous avions prévu un gril complet avec des couli-stops à hauteur, et finalement, les équipes ont décidé qu’il ne servait à rien, et qu’il ajoutait même une hauteur superflue nous empêchant parfois de présenter la scénographie dans son ensemble selon la taille de la salle. Aujourd’hui par exemple, il aurait été handicapant parce que nous manquons un peu de hauteur d’accroche. Pour le remplacer, nous avons un système de deux ponts dans le sens jardin-cour sous lesquels sont accrochées par des élingues les sous-perches dans le sens face-lointain.
Pour la partie montage, les projecteurs restent sur les sous-perches, et nous avons des fouets pour les connecter sur place. Afin de gagner du temps, nous avons conçu et réalisé des panières sur mesure pour tous ces éléments, ainsi que pour la cerce qui est divisée en morceaux. On a beaucoup réfléchi pour faire en sorte que les 24 panières et les blocs entrent dans un seul camion de lumière.
Pour exemple, aujourd’hui, le montage a débuté à 7 h, pour se terminer à 12 h, et il nous faut au total environ 2 h 30 de démontage dans le meilleur des cas si on dispose des accès pour les trois semi-remorques.