FLUX:: SPAT Revolution pour le live
La spatialisation sonore en live a, en quelques années, franchi un vrai cap. Des solutions exploitables en concert sont désormais disponibles. Plusieurs fabricants majeurs d’enceintes proposent leur processeur dédié, mais c’est à une solution logicielle indépendante de toute marque de diffusion que nous consacrons ce dossier, à savoir l’application SPAT Revolution développée par la société Flux::, créée dans les années 1990 par Gaël Martinet.
Pour nous focaliser sur notre thématique du live, nous sommes allés à la rencontre d’utilisateurs quotidiens de SPAT Revolution. Ils sont d’ailleurs pour la plupart impliqués dans l’évolution de l’application, certains comme bêta testeurs, d’autres en tant que consultants pour Flux::, rémunérés en tant que tels. Nous avons bien entendu veillé dans nos échanges à contourner toute velléité de langue de bois. Dans le volet exploitation, nous rencontrerons aussi des artistes et techniciens de tournée en SPAT Revolution.
SPAT Revolution, de l’écriture à la diffusion
Notre dossier va nous ouvrir les portes de différentes structures. Tout commence toujours avec l’écriture du spectacle. Nous évoquerons donc deux lieux de création sonore immersive qui sont La Fabsonic à Nantes et le Labo de Novelty Aura à Lyon. Nous partirons dans la deuxième partie sur la route avec Espace Concept en évoquant la tournée « Enfantillages » d’Aldebert.
Pour cette première partie, nos interlocuteurs seront Florian Chauvet, Julien Pagnier et Nicolas Erard. Commençons par une présentation des protagonistes et de leurs structures.
La Fabsonic, avec Florian Chauvet
Florian est présent dans l’univers du son depuis 35 ans, en studio et en tournée. Il fait partie des bêta testeurs de SPAT Revolution, et c’est la période Covid qui lui a permis de trouver le temps de fouiller dans les arcanes de l’application. Dans le même temps, il a créé avec Jérôme Boudeau et Christophe Sartori la Fabsonic. Implanté à Nantes, ce studio est dédié à la création immersive pour le spectacle.
Florian Chauvet : La spécificité de La Fabsonic est de se consacrer très majoritairement à l’univers du live. Notre idée est de chercher à interpeller les artistes, les productions, les directeurs de structures, les programmateurs… sur l’intérêt de recourir à une diffusion immersive. Pour permettre, enfin, à la majorité des spectateurs d’entendre un contenu tel que les artistes et les techniciens l’ont créé, et de pouvoir obtenir une cohérence entre que ce que l’on voit et ce que l’on entend.
Le Labo de Novelty Aura, avec Julien Pagnier
Après de multiples expériences au sein de Fa musique, Julien est aujourd’hui chef de projet audio live chez Novelty. À la tête du département spatialisation, il collabore très directement avec l’équipe Flux:: sur l’évolution du SPAT Revolution. C’est par exemple en lien direct avec ses travaux qu’a vu le jour fin 2022 le plug-in qui permet un dialogue direct entre SPAT et Ableton Live. Une solution particulièrement ergonomique.
Julien Pagnier : J’utilise SPAT depuis plusieurs années, mais je suis aussi familier d’autres solutions telles que Space Map Go, Soundscape et L-Isa. Le SPAT est, au sein du labo de Novelty Aura de Lyon, spécifiquement utilisé pour les phases de création.
Nicolas Erard, au développement et à l’exploitation
Après la classe préparatoire aux métiers du son de Chalon-sur-Saône, Nicolas Erard intègre la FSMS du conservatoire de Paris. Passionné de spatialisation sonore, il réalise en dernière année un stage chez Flux::, avec Gaël Martinet en tant que directeur de mémoire. Depuis, il travaille pour Flux:: en tant que consultant et également comme ingénieur du son sur divers projets, immersifs ou non. Il intervient aussi très régulièrement sur les projets d’Espace Concept, dont nous retrouverons l’équipe pour évoquer la tournée « Enfantillages » d’Aldebert.
SONO Mag : Que se cache-t-il derrière les termes de spatialisation et d’immersif ?
Julien Pagnier : Spatialisation est une sorte de mot générique qui veut tout et rien dire. Pour moi, il y a aujourd’hui deux situations. D’une part ce que l’on peut appeler la spatialisation immersive, où on vient placer le public au centre du système de diffusion, où le VBAP a tout son sens. D’autre part une utilisation en localisation sonore, en utilisant une sonorisation frontale avec plusieurs systèmes. C’est le champ typique de l’utilisation de la WFS.