Spatialisation pour le live – l’exploitation

Artiste singulier arrivant à marier une poésie rebelle et un son résolument rock’n’roll, Aldebert alterne avec succès disques et tournées depuis plus de 20 ans. Après plus d’une centaine de dates théâtre et en stéréo, la tournée « Enfantillage 4 » a basculé en Zéniths, et en son spatialisé géré sur SPAT Revolution par l’équipe d’Espace Concept. Rendez-vous à Dijon pour l’une des premières dates.

Lun des crédos de la tournée reste la priorité donnée à l’intelligibilité du message sonore, tout en conservant une pression SPL contenue. En effet, dans la salle se côtoient les générations et le spectacle doit respecter la législation jeune public.
Dans cette quête d’intelligibilité, une première étape majeure avait été réalisée avec l’utilisation d’un kit 100 % micros numériques Neumann. Ces micros permettent un mixage totalement constructif et limitent radicalement les traitements nécessaires à l’intelligibilité.
L’innovation se manifeste à nouveau sur cette la tournée avec l’ajout d’une diffusion spatialisée issue d’un système SPAT Revolution, dans le but de franchir un nouveau cap dans le démasquage des sources entre elles.
Partons à la rencontre de l’équipe du prestataire Espace Concept ainsi que de deux des musiciens de la tournée, également conseillers musicaux d’Aldebert. C’est par eux qu’est arrivée l’envie de spatialisation.

Hubert Harel, Christophe Darlot, Christophe Gaiffe, Victor Girard et Thomas Fournier.
Artistes et techniciens de l’équipe Aldebert ont conjointement avancé vers la solution sonore spatialisée.

Christophe Darlot, aux claviers, aux chœurs et conseiller musical : J’ai été contacté par L-Acoustics et nous avons eu une démo du L-Isa qui nous a incités à nous intéresser à la spatialisation. Nous avons eu l’occasion d’écouter dans les conditions réelles deux systèmes de son spatialisé à la Commanderie de Dôle. Le L-Isa d’une part et le SPAT Revolution proposé par notre prestataire Espace Concept d’autre part. Les deux résultats nous ont semblé assez similaires en termes de rendu.
Nous avons alors vite fait des plans sur la comète en imaginant un son immersif à 360°. Mais la réalité de production nous a vite rattrapés et nous avons finalement opté pour une diffusion spatiale frontale, en SPAT Revolution.
Elle apporte un vrai plus dans la dissociation des timbres et bien entendu, dans la cohérence entre l’espace scénique et le son perçu par les spectateurs.
En revanche, l’option WFS n’est pas pour moi encore très convaincante. Je trouve qu’elle induit du filtrage en peigne, du détimbrage.
Pour éviter ces problèmes, nous avons dû placer certaines sources comme les voix et le kick dans une room en VBAP pour résoudre le problème. En fait, dès que la source comporte du grave, le WFS ne permet actuellement pas d’avoir une présence suffisante. Un des atouts importants du SPAT est justement de pouvoir créer différentes rooms, qui utilisent les algorithmes de spatialisation les plus adaptés aux résultats recherchés.
Dans notre spectacle, les arrangements sont très riches. Le fait que le SPAT permette de séparer les sources et surtout que tout le public puisse profiter d’une image sonore cohérente permet de charger les orchestrations autant qu’on le souhaite. On a pu garder les arrangements du disque sans se poser de question.

SONO Mag : Quel est votre setup de système de diffusion ?
Hubert Harel, aux guitares, aux chœurs et conseiller musical : Le moment du choix du bon kit en résidence a été un peu compliqué. Nous avions initialement prévu dix grappes frontales. Mais il y avait en front de scène, sur les dix premiers mètres, un véritable nœud sonore. Et les front-fill ne parvenaient pas à prendre le relai, surtout dans les moments où le public venait se masser devant la scène. Nous avons donc opté pour huit grappes accrochées et avons utilisé les boîtes libérées pour combler ce trou.

Christophe Gaiffe – ingé-son façade :
Finalement, nous avons 40 boîtes réparties dans ces huit grappes. Nous utilisons moins de subs que nous en aurions mis en stéréo, et nous les avons regroupés en un point central end fire qui focalise l’énergie vers la salle en laissant juste ce qu’il faut sur scène, en complément des ears qui équipent tous les artistes. Nous avons aussi ajouté un sub au sol, pour le confort des premiers rangs.

Hubert Harel : Sur scène, je ne trouve pas de différence de pression acoustique avec ce que nous connaissions en stéréo. Avec le seul sub end fire, il me manquait tout de même du bas. Le sub ajouté au sol l’a reconstitué.
La mise en place a été un peu longue lors de la résidence, mais une fois les calages réalisés, cela ne prend pas plus de temps qu’avant sur la route.

C. G. : Le système multi-frontal induit en revanche certaines contraintes. Pour éviter de trop empiéter sur la scénographie, du fait que la diff est répartie sur toute la largeur de la scène, elle est placée assez haute.
Il est très important de veiller à ne pas se retrouver avec des obstacles acoustiques devant les systèmes, je pense aux ponts de structure. Ils induisent tout de suite de la diffraction et c’est très nuisible au message sonore. Dès l’origine, la scénographie et les choix d’éclairage doivent tenir compte de ces contraintes.

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