TASCAM SONICVIEW 16

10 Nov 2023 | n°494, Test Son

La polyvalence et les performances

Tascam (et sa maison mère Teac) sont des marques reconnues depuis des décennies dans le monde de l’audio, synonymes de qualité à prix abordable. Les plus anciens se souviendront des consoles analogiques série M avec leurs boutons colorés caractéristiques, et des très recherchés multipistes à cassettes Portastudio. Depuis les séries DM début 2000, la firme nipponne était restée discrète dans l’univers des grosses consoles numériques. Cela pourrait changer avec l’arrivée des SonicView 16 et 24.

LE MATÉRIEL

Les équipes d’Arbiter nous ont confié pour ce test la version à 16 faders. Le « View » de SonicView fait référence à l’interface graphique VIEW (Visual Interactive Ergonomic Workflow – ici encore l’écran tactile est l’élément marketing indispensable). La console est assez réussie esthétiquement, l’ensemble est d’un aspect sombre avec des inserts et boutons chromés,

c’est sobre et plutôt élégant. La face avant se compose de trois panneaux graduellement inclinés, ce qui donne à l’ensemble une courbure ergonomique. Le panneau supérieur regroupe les deux écrans tactiles de 7’’ (trois pour la version 24 faders) accompagnés de leurs huit codeurs rotatifs. Les écrans sont sensibles à la pression. Certaines des pages affichées étant assez denses et avec des zones de sélection quelquefois assez petites, il pourra être préférable d’utiliser un stylet plastique adapté pour une manipulation aisée, d’autant plus qu’une certaine pression est nécessaire pour l’activation des fonctions.

On retrouve sur les panneaux inférieurs les habituels poussoirs de mute, solo et sélection de voie, ainsi que des petits afficheurs LCD configurables avec différentes icones et couleurs. Ces afficheurs regroupent aussi les bar-graphs de niveaux (audio, compression, gate). Ici encore l’affichage est dense, peut-être même trop, les indications devenant vraiment petites, surtout lorsqu’il s’agit des indicateurs de clip. En-dessous, on trouve les faders motorisés de 100 mm, agréables à la manipulation.

Les deux écrans TFT 17’’ tactiles (sensibles à la pression) de la SonicView 16. On a ici l’affichage par défaut en mode « channel strip ». Les codeurs rotatifs agiront sur la fonction en surbrillance.

Sur la partie droite de la console, on remarque immédiatement les deux grands bar-graphs à LEDs indiquant les niveaux de sortie. À côté on trouve un connecteur USB type C, qui sera utile pour brancher une clé pour charger ou sauver des configurations, ou même lire des fichiers audio. Notons qu’il est de plus en plus courant maintenant de ne trouver sur les appareils que des connecteurs USB type C.

Les très nombreux utilisateurs de « vieilles » clés à connecteurs de type A seront priés de se munir d’un adaptateur… Au-dessous se trouve le slot pour carte SD, cette fois pas de microSD, on reste dans le classique et c’est un choix judicieux, car on imagine mal la manipulation d’une microSD dans l’obscurité d’un live survolté… La carte SD permet les mêmes fonctionnalités que la clé USB, avec en plus la possibilité d’enregistrer une source sélectionnable en WAV stéréo.

La console dispose d’un nombre appréciable de boutons paramétrables par l’utilisateurs (User Keys) : pas moins de 18 boutons poussoirs clairement identifiés sur le côté droit. Virtuellement, toutes les fonctionnalités de la console pourront y être affectées, y compris le rappel de pages sur les écrans, ce qui évite une navigation qui peut être parfois tortueuse. La couleur de chaque bouton s’adapte suivant la fonctionnalité choisie. Terminons par la sortie casque, judicieusement située sous le bandeau et disposant de deux connecteurs de format différent (jack 6,35 mm et mini-jack 3,5 mm).

Un exemple d’affichage des écrans LCD de voies, avec ici des icones configurées par l’utilisateur. L’afficheur reprend le niveau du fader en clair et affiche les niveaux (audio et compresseur/gate).

Le panneau arrière, bien rempli, supporte la connectique d’entrée/sortie. Seules les voies 7 et 8 disposent d’un insert sur un unique jack 6,35, donc asymétrique. Les voies 9 à 16 sont équipées d’un jack d’entrée ligne qui est physiquement câblé en parallèle sur l’entrée micro. Il faudra donc actionner le PAD pour être effectivement au niveau ligne. Les sorties 15 et 16 sont affectées par défaut aux sorties master. L’examen de la connectique permet immédiatement de voir que la console s’intégrera sans problème dans tous les gros systèmes professionnels.

On y trouve le Dante en connecteurs EtherCON, le Word Clock en BNC pour la synchronisation, et même un connecteur GPIO configurable. Ce connecteur GPIO se retrouve également sur le boîtier de scène SB-16D. Le port USB de type B permet la connexion directe à un PC. Moyennant l’installation du driver téléchargeable sur le site Tascam, la console devient une interface audio USB et le PC devient une source accessible sur les entrées.

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