Solid State Logic SiX

10 Mai 2021 | Test Son

UN CONCENTRÉ DE LÉGENDE

SSL, trois lettres qui résonnent d’un écho particulier dans l’esprit des musiciens et ingénieurs du son, associées à l’image des consoles-paquebots installées dans les plus prestigieux studios autour du monde… La firme britannique, créée au début des années 1970 dans l’Oxfordshire, représente pour beaucoup la console de mixage ultime. La Six étant la plus petite – et la moins chère – jamais fabriquée par la marque, saura-t-elle se montrer digne de l’héritage de ses légendaires grandes sœurs ?

Le marché des gros studios d’enregistrement privés capables d’investir dans d’énormes consoles onéreuses ayant tendance à décroître, au profit du home-studio haut de gamme et de studios intimistes plus « vintage », les équipes de SSL se sont engagés dans une politique de diversification avec des produits tels que des processeurs analogiques et autres plugins. Depuis le rachat de SSL par le groupe Audiotonix, au sein duquel se côtoient d’autres grands noms, tels que Allen & Heath et Calrec, la marque a accédé à des moyens de production extrême-orientaux bon marché et de qualité. Il n’aurait clairement pas été viable de produire une petite console de ce niveau et à ce prix dans une petite structure européenne.

LE MATÉRIEL

Le premier contact avec la Six ne laisse pas indifférent. Tout d’abord, en découvrant son emballage, une belle et imposante boîte noire qui contient un magnifique livret à couverture noire présentant quelques-uns des grands studios équipés SSL, en particulier les mythiques Abbey Road, Real World ou encore Sarm West. On peut rester quelque temps à rêver en le feuilletant… La console ne dépareille pas au milieu de cet écrin. La face avant inclinée en alu brossé brun est généreusement parsemée de boutons colorés, et l’on remarque immédiatement les grands faders de 100 mm, peu courants sur les petites consoles desktop, où l’on trouve essentiellement du 60 mm, voire des potentiomètres rotatifs. La console, épaisse et massive, donne immédiatement une impression de robustesse. Elle se démarque de la pléthore de petites consoles plates et toutes sorties du même moule disponibles sur le marché. Les concepteurs de SSL ont su garder le style des consoles de la marque, par le choix de l’aspect des boutons et de la sérigraphie.

La Six tire son nom des six voies d’entrées principales : deux voies mono et deux stéréo. Comme on le verra par la suite, elle permet en réalité de mixer 12 canaux différents. Les possibilités de routage et les différentes configurations possibles sont d’ailleurs l’un des points forts de la console. Les deux voies mono sont étiquetées « SuperAnalogue », signe que la Six a hérité du savoir-faire des ingénieurs SSL, issu d’années de développement des grandes consoles séries 4000 et 9000. Les différents étages (compresseur, égaliseur, etc.) sont à liaison directe, ce qui élimine les condensateurs de liaison, et donc les sources de distorsion et de dégradation avec le temps, mais qui nécessite une électronique plus complexe. Au final, une bande passante élevée, ce qui influence directement la réponse aux transitoires, et une dynamique exceptionnelle.

La face arrière comprend essentiellement les connectiques de sortie Main et Monitor, ainsi que les départs. On y trouve également deux connecteurs Sub-D 25 broches femelles, qui correspondent pour le premier à des sorties et pour le second à des entrées. Ces connecteurs sont au format AES59 (également dénommé standard Tascam). On y retrouve les inserts symétriques, les entrées Alt, que nous verrons plus loin, et de nouveau les sorties Main et Monitor (Split). Deux broches ne sont pas utilisées sur le connecteur d’entrée, dommage que les concepteurs n’en aient pas profité pour une petite fonctionnalité supplémentaire. Ces connecteurs pourront être câblés en « éclaté » si l’on veut disposer des entrées/sorties en XLR. Un détail surprenant : la face arrière n’a pas été sérigraphiée au niveau des connecteurs. Les indications sont gravées sur une feuille plastique collée sur la partie arrière horizontale proéminente de la console. Bien que l’on ait rarement besoin d’aller modifier le câblage à ce niveau puisque les entrées/sorties importantes sont sur le dessus, il est pratiquement nécessaire de retourner la console pour pouvoir lire les indications. C’est peu pratique.

A l’instar de la majorité des équipements actuels, la Six dispose d’une alimentation externe de type ordinateur portable qui fournit une tension unique de 15 V. Les autres tensions nécessaires au fonctionnement sont générées dans la console, ce qui peut expliquer l’élévation de température assez importante en fonctionnement. Il est essentiel de laisser libre les ouïes d’aération à l’avant et à l’arrière. Le connecteur d’alimentation est une robuste XLR cinq broches surdimensionnée, aucuns soucis de ce côté.

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