Petite mais complète
L’offre en matière de « petites » consoles numériques compactes en dessous de 2 000 € HT semble plutôt pencher vers des modèles semi-pro « console + enregistreur multipiste » façon PreSonus ou Tascam. Avec sa DM3, Yamaha propose une approche plus professionnelle : construction robuste, écran tactile de qualité, interface Dante, traitements numériques à la hauteur, contrôle DAW et interface audio USB.
Dans un univers aussi concurrentiel et rapide que la console de mixage numérique de sonorisation, il suffit de peu pour être rejoint puis dépassé par la concurrence. La pénurie de circuits intégrés n’a rien arrangé, et Yamaha a pu en pâtir. La marque repasse toutefois à l’attaque, et voici une première nouveauté : la DM3, sortie officiellement le 6 avril 2023. SONO Mag a pu découvrir un exemplaire de présérie (v1.03) en avant-première…
Le mode d’emploi compte 364 pages, ce qui donne une idée des possibilités de la DM3, impossibles à traiter de façon exhaustive dans ces pages… Nous aborderons les aspects les plus « évidents », ce qui suffit à se faire une idée des possibilités d’utilisation au quotidien.
Présentation
La DM3, proposée à environ 2 000 euros HT, est sans doute la plus petite console de sonorisation numérique « pro » jamais proposée par Yamaha : 23 x 14 x 45,5 cm. Sa construction métallique dégage une impression de robustesse, et un sentiment de familiarité immédiate se dégage quand on l’utilise pour la première fois. Des équerres métalliques optionnelles permettent de la monter en rack. Contrairement au dépaysement rencontré lors de la première rencontre avec une TF1, par exemple, on évoquerait presque une 01V, même si l’approche est différente : ici, le Dante est roi, pas de connectique ADAT ni S/PDIF ou AES/EBU.
Côté analogique, on recense seize entrées avec préampli micro (douze XLR + quatre combos) et huit sorties Omni sur XLR, toutes sur le panneau arrière, plus une sortie casque. Le Dante est une option d’usine, pas une carte installable après coup. La console est livrable sans Dante, elle s’appelle alors DM3S, et coûte 1 680 € HT. Le panneau arrière accueille aussi un port USB To Host et un port réseau Ethernet, plus une embase XLR quatre points pour l’alimentation secteur externe 24 V et l’interrupteur marche/arrêt.
Sur le panneau avant, les huit faders gris en plastique de 100 mm, plus le fader Main rouge, surmontés de trois touches Sel, Cue et On, se prolongent sur un écran Multitouch de 9’’ de diagonale, d’inclinaison ergonomique. Lumineux et bien défini, il bénéficie d’une finition brillante qui « prend » la luminosité ambiante si elle est intense. La partie droite de la console accueille un port USB pour support de masse (lecture et enregistrement deux pistes, MP3 et WAV, de n’importe quel bus de sortie ou entrée), une prise casque avec son potentiomètre de niveau, un encodeur tactile Touch and Turn et deux séries de six touches (Fader Bank et User Defined), plus une touche Home au rétro-éclairage bleu distinctif.
Patch
La console gère ses 16 signaux d’entrées analogiques ou Dante, plus le signal stéréo de la clé USB et deux effets intégrés. Côté sorties, on dispose de huit bus de mixage, un bus stéréo, un bus Cue/Monitor et deux bus d’envoi (pour les effets). Elle intègre un véritable patch, permettant de brasser les signaux à volonté, au mixage comme pour l’enregistrement. Elle travaille en 48 ou 96 kHz, 24 bits, et peut faire office d’interface USB 18 x 18, elle est compatible MIDI via USB (Program Change, Control Change…), et propose un mode DAW Remote pour contrôler un logiciel de station de travail audio (Steinberg ou non).
Au niveau des traitements, chaque canal d’entrée possède un délai (jusqu’à 1 000 ms), un EQ paramétrique quatre bandes, un filtre, (avec visualisation RTA en arrière-plan), deux modules de traitement de dynamique (l’un plutôt orienté compresseur, l’autre noise gate/ducking), et un routing vers un bus stéréo, six bus Mix et deux bus Matrix. Chaque canal de sortie dispose lui aussi d’un délai de 1 000 ms, d’un EQ paramétrique quatre bandes avec deux filtres, d’un EQ graphique quinze bandes Flex (sur les bus de mixage et stéréo uniquement), et d’un compresseur. Il est possible d’envoyer les bus Mix vers le bus stéréo et les bus Matrix, et le bus stéréo dans les bus Matrix.
Au niveau des EQ, on remarque la présence de presets portant le nom de références de micros connus : il s’agit de courbes d’EQ/gain/traitement de dynamique sur mesure, développées avec les fabricants pour « améliorer » facilement le son capté. Même principe sur les sorties, avec des presets d’EQ pour enceintes Yamaha. Cette approche « opérateur non expérimenté » se retrouve dans le concept Touch And Turn : si le mode correspondant est affecté au niveau du traitement, le potentiomètre tactile homonyme est automatiquement affecté au paramètre important d’un effet, ou permet de doser la compression en agissant simultanément sur plusieurs paramètres.
À l’écran
Sur toute console numérique, l’écran est un gage important de convivialité et de rapidité d’action. Celui de la DM3 est réactif et reconnaît les balayages, le pincement, le double tap pour réinitialiser une valeur…Par les couleurs et les graphismes utilisés, l’interface graphique de la DM3 rappelle celle de la TF1, moins les CL/QL. Elle se divise en cinq parties :
en haut, une barre d’outils ; une partie principale au centre accueillant notamment les courbes de réponse des EQ et de transfert des traitements de dynamique ; une partie Sends ; une partie Admin, avec le vumètre des généraux stéréo ; et, tout en bas, les noms des canaux affectés aux neuf faders.
La barre d’outils du haut de l’écran est plutôt dense : numéro et nom de la Scène en cours, vumètres des entrées/sorties/bus et matrice, indicateurs divers, et même l’heure et un bouton Home supplémentaire. C’est un peu petit, et les gros doigts auront parfois un peu de mal à viser pour appeler la page correspondante, qui, de façon générale, est bien dimensionnée et accessible.
La DM3 intègre deux processeurs d’effets, dont le graphisme à l’écran est très proche de ceux des consoles TF. 18 programmes sont proposés : les réverbes Hall, Room, Plate sont disponibles en version HD ou R3 (clin d’œil à la réverbe hardware Pro R3…), plus des Early Reflections, une Gate Reverb… et aussi plusieurs variantes de délais, avec ou sans modulation (Chorus, Flanger, Symphonic) et un Dual Pitch…
À l’écran
Sur toute console numérique, l’écran est un gage important de convivialité et de rapidité d’action. Celui de la DM3 est réactif et reconnaît les balayages, le pincement, le double tap pour réinitialiser une valeur…Par les couleurs et les graphismes utilisés, l’interface graphique de la DM3 rappelle celle de la TF1, moins les CL/QL. Elle se divise en cinq parties :
en haut, une barre d’outils ; une partie principale au centre accueillant notamment les courbes de réponse des EQ et de transfert des traitements de dynamique ; une partie Sends ; une partie Admin, avec le vumètre des généraux stéréo ; et, tout en bas, les noms des canaux affectés aux neuf faders.
La barre d’outils du haut de l’écran est plutôt dense : numéro et nom de la Scène en cours, vumètres des entrées/sorties/bus et matrice, indicateurs divers, et même l’heure et un bouton Home supplémentaire. C’est un peu petit, et les gros doigts auront parfois un peu de mal à viser pour appeler la page correspondante, qui, de façon générale, est bien dimensionnée et accessible.