Le DMX

par | 15 Déc 2021 | Tutoriel Lumière & Vidéo

À LA DÉCOUVERTE DES UNIVERS

Historiquement, si on voulait commander l’intensité lumineuse d’un projecteur à distance, il fallait relier le câble de puissance à un gradateur dédié, souvent installé dans une salle séparée, et faire de même pour chaque appareil à contrôler. Commander deux fonctions sur un même projecteur supposait de tirer deux câbles, et ainsi de suite.
En 1986, le protocole DMX voit le jour.

DMX tire son nom de l’expression Digital MultipleX. Son avènement marque le début d’une vraie démocratisation des solutions de commandes à distance des luminaires, mais aussi de multiples autres éléments scéniques comme les machines à fumée, les moteurs de scénographie, etc.
Avec le DMX, une seule liaison entre le pupitre et le projecteur permet de commander de multiples fonctions, jusqu’à 512, correspondant au nombre de canaux du signal, d’où l’expression « DMX 512 ». Ces 512 informations composent ainsi un « univers » et correspondent chacune à des « canaux ». Un gradateur à six circuits va ainsi utiliser six canaux tandis qu’une machine à brouillard basique n’en utilisera que deux. Des appareils à LEDs ou des luminaires asservis peuvent nécessiter plusieurs dizaines de canaux.
Une même ligne DMX pouvant commander des fonctions de luminaires différents, chaque appareil se voit attribuer une adresse ID unique, et utilise autant de canaux qu’il dispose de fonctions. Il est cependant possible de relier sur la même ligne DMX plusieurs appareils avec la même ID. Tous les appareils ainsi connectés se comporteront alors de la même façon vis à vis des commandes reçues.

Le protocole DMX a très peu évolué depuis sa création. Il fonctionne en effet parfaitement bien tel qu’il a été conçu. L’un des points les plus remarquables de son éternelle modernité reste son interopérabilité. Le DMX est parlé par tous les contrôleurs et compris par tous les luminaires, sans distinction de marque ou de gamme.

LE LANGAGE DMX

Le signal DMX est constitué de mots numériques de 8 bits, ce qui permet d’exprimer 28 = 256 valeurs possibles. Dans le cas d’une fonction de dimmer, cela procurera par exemple 256 crans de variation de l’intensité lumineuse. Il est possible d’augmenter bigrement la finesse en utilisant deux canaux, c’est-à-dire en passant à une échelle de 8 + 8 = 16 bits, aboutissant à 216 = 65 536 valeurs possibles ! 256 nouveaux pas viennent s’intercaler entre chaque cran de l’échelle initiale de 8 bits.

LE PRINCIPE DU CONTRÔLE DMX

Circulant sous forme de signal électrique, le DMX est un code émis par l’appareil de commande déporté – contrôleur, pupitre ou console – qui fournit une information numérique à un microcontrôleur intégré dans le récepteur (le luminaire, l’effet, la commande de machinerie…). Celui-ci l’interprète pour modifier ses paramètres.
Dans le cas d’un projecteur traditionnel, le DMX va agir sur le gradateur et permettre de faire varier à volonté le flux de la source lumineuse.
Dans le cas d’un projecteur à LEDs, de la motorisation d’un luminaire asservi, d’une machine à brouillard, d’un shutter ou d’un élément de machinerie, le principe est le même. Seuls changent le type de microcontrôleur et son mode d’action sur les paramètres.
La particularité du DMX est d’envoyer de façon simultanée un ensemble d’informations destinées à différents appareils et à différentes fonctions de ces appareils : c’est une transmission multiplexée.

QUELS APPAREILS PEUVENT-ILS ÊTRE CONNECTÉS ?

Dès lors qu’ils sont équipés d’un microcontrôleur capable d’interpréter le signal, tous types d’appareils peuvent être connectés sur un même réseau. L’ordre de raccordement des éléments sur une chaîne DMX est totalement indifférent, tant que chacun reçoit le signal. L’ordre des adresses des éléments n’a pas non plus d’importance… tant que celles-ci sont uniques et ne se chevauchent pas.
La plupart des luminaires traditionnels ne sont pas dotés de microcontrôleur. Leur alimentation électrique doit être reliée au secteur via un gradateur, qui remplit la fonction de récepteur DMX.
La plupart des luminaires à LEDs, les projecteurs asservis et bien d’autres éléments scénographiques sont équipés de récepteurs DMX et donc directement connectés au réseau de commande.

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