Véronique Sanson au Grand Rex

6 Nov 2024 | n°504, Reportage Lumière & Vidéo

L’asymétrie au service d’une grande dame

Pilier de la chanson française, Véronique Sanson a travaillé avec les plus grands. Sa voix si particulière et ses chansons ont rempli des milliers de salles depuis des années, et pour ses 50 ans de carrière, elle s’offre encore une tournée démarrée en 2022, « Hasta Luego ! », dont les dates de printemps se sont terminées au Grand Rex les 3 et 4 juin. C’est justement l’occasion qu’a choisi Loïc Marafini, son concepteur lumière, pour nous inviter à échanger autour de ce spectacle.

Cest donc dans la grande salle de 2 700 places du Grand Rex et son magnifique décor « méditerranéo-antique » que nous retrouvons Loïc, épaulé de son pupitreur Rémi Acker sur ces deux dates.

SONO Mag : Peux-tu nous donner les grandes dates de la tournée ?

Loïc Marafini : La tournée a commencé en 2022, la scénographie a été réalisée par Cyril Houplain, avec qui j’avais déjà travaillé. Il l’a dessinée avec un côté très arrondi, intégrant de l’asymétrie et cette ligne de fuite qui amène tout vers Véronique. Un tapis de danse blanc complétait le cyclo pour former un rond qu’on appelait « la goutte », et des tissus sur les arches. À la rentrée 2023, la production m’a demandé de reprendre le design intégralement. J’ai donc gardé le concept de base en le faisant évoluer. J’ai retiré les tissus qui étaient beaux, mais difficiles à mettre en place, j’ai ajouté le tissu étoilé, l’anneau lumineux autour de l’artiste et l’habillage des praticables rétroéclairés.

Le fait de retirer les tissus m’a également permis de gagner en contraste car ils étaient gris/blanc et prenaient beaucoup de lumière.

Et aujourd’hui, au Grand Rex, ce design se termine, sauf pour quelques dates de festival qui s’annoncent. Potentiellement à la rentrée, on va se lancer dans une nouvelle création plus réduite, car la tournée est prévue dans plusieurs théâtres.

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Loïc Marafini, Alexandre Roy

SONO Mag : Y avait-il des exigences artistiques pour cette création ?

L. M : Principalement un positionnement imposé des musiciens. Véronique voulait absolument le piano à l’envers, tourné vers jardin, ce qui n’est pas habituel, avec la régie retour de ce côté. Elle a également besoin de voir le batteur, le claviériste, le bassiste, le plus de musiciens possible. Dans ce design, seuls les cuivres se retrouvent derrière elle (mais elle a un miroir sur le piano pour les voir). Et il fallait impérativement conserver de la lumière sur le batteur, car il donne les tops. Sinon, on ne m’a rien pas imposé pour la création lumière.

SONO Mag : Parlons un peu du kit lumière et de la fonction de chacune de tes sources. Vous avez fait le design ensemble avec Cyril ?

L. M. : Cyril a surtout dessiné la première base, et après c’est moi qui ai choisi les projecteurs. Il dessine sur papier en pensant au graphisme des tableaux et aux directions. C’est une démarche très artistique. J’ai récupéré tout ça pour mettre en forme sa vision à l’aide des logiciels 3D. Dans le premier kit, j’avais du Forte en l’air. On m’a proposé de l’Eurus à la place, mais finalement j’ai préféré des Esprite, qui sont un bon compromis entre théâtre et tournée. J’avais des Q-7 pour les aplats des tissus, tournés vers l’arrière, ce qui n’existe plus car les tissus sont partis. J’ai du K20 pour épouser la forme de la demi-cerce et rappeler les rayons représentés par les échelles.

Sur ces échelles (des perches américaines), j’ai mis des Elidy S que j’avais déjà imaginés, pouvant parfaitement illustrer la chanson « Rien que de l’eau », pour représenter des gouttes de pluie et donner un côté doré plutôt que de faire juste du bleu. Mais il me manquait un aplat pour créer une atmosphère et ouvrir le plateau. J’ai pensé à des washs au début, mais pour des questions de poids sur les perches américaines, je suis parti sur des Floods HD, que j’ai mis en grande quantité car ils ont permis d’agrandir énormément l’image.

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