We Love Green 2024

10 Oct 2024 | n°503, Reportage Son

L’Audio avec Intelligence

L’édition 2024 de We Love Green a fourni l’occasion à l’agence Intelligence Audio, qui supervise sa partie « son », d’affiner
des solutions déjà esquissées l’an dernier afin de réduire les nuisances sonores pour les riverains : changement de marque de systèmes, conceptions innovantes, orientations des scènes optimisées…

Du 31 mai au 2 juin, le festival We Love Green, qui place l’écoresponsabilité au cœur de sa démarche (déchets, empreinte carbone, énergie solaire…), a réuni 110 000 personnes malgré une météo défavorable les deux premiers jours. Cette année, la programmation était un peu plus électro et rap que d’habitude, avec par exemple Eddy de Pretto, mais aussi Burna Boy, Justice et SZA, deux concerts phares de cette édition. Le site du bois de Vincennes, attribué au festival depuis 2017 par la Mairie de Paris, héberge cinq scènes au total, de thématiques musicales variées et de jauges échelonnées. Elles sont savamment réparties sur le terrain de plusieurs hectares et orientées différemment de façon à ne pas se gêner mutuellement – tout en facilitant les allées et venues du public désirant se rendre d’un concert à un autre.

Une problématique de plus en plus présente en matière de concerts en plein air est le niveau de nuisances sonores, les résidents alignant pétitions et manifestations auprès des autorités afin de souligner les conséquences des événements. We Love Green ne fait pas exception, et la production du festival se préoccupe du sujet depuis plusieurs années. Les solutions sont multiples, mais nécessitent beaucoup d’expérience, un esprit ouvert, des mesures fiables et des solutions compatibles avec le ressenti des artistes et le vécu du public. Sébastien Roblin, de l’agence Intelligence Audio, nous décrit les activités de son entreprise, les systèmes de diffusion utilisés cette année à We Love Green, dont certains adoptent une approche inédite, et en quoi ils contribuent à un impact sonore moindre.

SONO Mag : Sébastien, peux-tu nous présenter ton bureau d’études, Intelligence Audio ?

Sébastien Roblet : Intelligence Audio existe depuis 2007. Nous étions trois au départ, tous ingénieurs du son et anciens d’Audiolite, grand prestataire breton : moi, Patrick « Tipat » Passerel et Philippe « Flub » Gloaguen. William Duvet nous a rejoints depuis. Nous étions l’un des premiers cabinets de conseil en ingénierie sonore, un concept nouveau en France à l’époque, mais qui existait déjà en Angleterre ou en Belgique par exemple.

SONO Mag : Ce n’est pas trop dans l’esprit français, ça…

S. R. : Au tout début, nous étions perçus comme des intermédiaires non nécessaires. Ç’a été très compliqué de faire comprendre ce que nous proposions. Le principe, c’était de se dire que parfois, on ne partait pas en concert avec le matériel adapté. Nous avons monté Intelligence Audio pour être au plus près des besoins, trouver le compromis entre ce qu’ont les prestataires en parc, ce que veut atteindre le client, le coût, et travailler avec tout le monde en bonne entente.

Nous ne sommes pas des cost killers, nous ne nous intéressons pas à la partie financière. Nous guidons le client dans un choix technico-économique, avec un regard objectif : « Pour faire cet événement, d’après nous, tu as besoin de ça, ça, ça et ça. On te dresse une liste. Tu récupères des devis, tu nous les envoies, et on te dit si ce que propose le prestataire dans sa liste, en équivalence, est OK. Là, oui ; là, c’est un peu plus compliqué, si tu acceptes cette équivalence, il y aura ça qui sera moins-disant. » Nous ne sommes jamais contre le prestataire : nous fournissons un accompagnement, nous travaillons avec tout le monde, en bonne entente.

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