Yamaha RUio16-D

par | 10 Juin 2022 | n°480, Test Son

UNE ARMOIRE DE PLUG-INS TAILLÉS POUR LE LIVE

Pouvoir utiliser sereinement et en situation de live l’offre pléthorique d’effets virtuels numériques n’est certes pas une révolution, d’autres fabricants ont proposé des solutions efficaces pour cela. Mais la parfaite connaissance par son fabricant de l’environnement du live permet au RUio16-D d’avancer bien des atouts en termes d’intégration du workflow. Ses ES au format Dante, l’accès physique à des fonctions essentielles et l’ouverture aux plug-ins VST tiers ne sont pas des moindres.

Le boîtier au format demi-rack une unité est construit pour la route. Les potentiomètres, touches et connecteurs sont protégés par des débords du coffret entièrement métallique. Prudence en revanche avec les ports USB, disponibles pour les échanges avec l’ordinateur d’une part, pour l’alimentation d’autre part. Même si les câbles fournis prévoient un efficace verrouillage par vis contre l’arrachement, les connecteurs sont longs et ne supporteraient pas longtemps des sollicitations mécaniques en porte-à-faux. Protéger le boîtier dans un flight-case semble une précaution utile dans un environnement de tournée. Des inserts taraudés en M4 sont d’ailleurs prévus pour installer le RUio16-D sur un support rackable 19’’.

INSTALLATION DES PILOTES

Des applications, d’une part le pilote du RUio16-D, d’autre part le serveur de plugs VST Rack, nécessitent une installation. Développé par Steinberg, filiale de Yamaha à l’origine d’applications comme Cubase, Nuendo ou WaveLab, le pilote du RUio16-D est disponible sur le site Steinberg pour différentes générations d’OS.
Pas de salut en revanche pour les OS Mac antérieurs au 10.15, sorti en 2019, concernant le Rack VST. Il leur sera impossible d’utiliser le système. Pour notre configuration, nous avons opté pour un MacBook Pro doté d’une puce Apple M1 Max, du système 12.3.1 Monterey et de 64 Go de mémoire vive.

TOUR DU PROPRIÉTAIRE

Le RUio16-D joue le rôle de pont bidirectionnel entre un flux Dante 16 canaux et un serveur de traitements VST installé sur l’ordinateur qui lui est relié en USB.
Mais c’est clairement sur l’ergonomie qu’il se distingue. Avant tout développement, les designers du bureau d’études Yamaha ont assurément attentivement identifié les besoins des utilisateurs en exploitation. Cela se ressent sur le choix d’implanter en face avant certaines commandes physiques en accès direct.

On retrouve un commutateur de source pour les deux sorties XLR implantées à l’arrière. Sur Monitor, on retient les canaux 17-18 issus de l’ordinateur via USB. Sur Dante, c’est l’entrée 15-16 du réseau, et sur USB, les canaux 15-16 qui arrivent de l’ordinateur par l’USB. Si le RUio16-D n’est pas connecté à un ordinateur, la position USB envoie les signaux Dante 15-16 ou les entrées 15-16. Le réglage Monitor retient les signaux d’entrées 15-16.
La sortie casque est elle aussi commutable, entre les canaux 15-16 du Dante et le signal de monitoring, canaux 16-17 de l’USB. Le volume est accessible par son potentiomètre dédié. S’il n’y a pas de liaison USB, ce sont les canaux 15-16 qui sont retenus.
La touche rouge Bypass permet de shunter le transit des 16 signaux par le rack VST. Une touche que le mode d’emploi présente comme une solution pour supprimer les nuisances sonores si le rack VST ou l’ordinateur défaille. Lorsque l’ordinateur n’est pas connecté, cette touche Bypass s’active automatiquement.

Pour en terminer avec la face avant, le « petit plus » du fabricant japonais : deux entrées micro-ligne sur XLR symétriques avec alimentation fantôme commutable et LED de niveau, s’allumant 3 dB avant l’écrêtage. Elles peuvent alimenter les canaux 15-16 vers la sortie Dante ou vers le rack VST.

En combinaison avec les sorties XLR présentes en face arrière, ces entrées permettent une utilisation du RUio16-D dans une configuration purement analogique. Bien entendu, on est limité à deux canaux mono, ou un stéréo, mais on peut ainsi faire profiter des plug-ins du rack VST une console analogique par exemple. C’est une utilisation à la marge, mais elle peut compléter l’exploitation numérique via le Dante.
Les entrées analogiques peuvent aussi être utilisées pour brancher des micros, pour de la mesure acoustique par exemple.

Dans la même zone, quatre LEDs renseignent sur le fonctionnement de l’unité, d’un point de vue de la conformité du fonctionnement global d’une part, de la synchronisation du réseau Dante d’autre part, via la LED Sync. Le sens des différentes couleurs possibles pour les LEDs figure dans le mode d’emploi.

Le RUio16-D apparaît comme un élément de la configuration dès lors qu’il est relié au réseau Dante, dont l’exploitation est familière de tous aujourd’hui.

Au verso du RUio16-D, on trouve deux sorties XLR au niveau ligne symétrique, les ports Dante primaire et secondaire sur EtherCon verrouillé ainsi que le port USB 2.0 destiné à l’ordinateur hébergeant le rack VST. L’alimentation du RUio16-D se commute entre ce port USB et un second port de même format physique, mais uniquement dévoué à l’alimentation 5 V. Qu’elle soit sur secteur ou batterie, elle doit être capable de fournir au minimum 1,5 A et permet de s’affranchir des aléas d’une alimentation par le bus de l’ordinateur.
Une LED verte matérialise en face avant la bonne communication du port USB. Si elle clignote, la liaison est perdue.

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