SIR GEORGE MARTIN

Un article de
Gisèle Clark
Hello Goodbye
Le 8 mars dernier, Sir George Martin a rejoint deux de ses quatre garçons dans le vent (toute sa vie, il les a appelés The Boys ), George Harrison et John Lennon, qui depuis quelques années déjà, « jamment » dans les étoiles.
Qui aurait pu imaginer cette rencontre improbable entre un musicien classique et autodidacte (piano & hautbois), doté de l’oreille absolue et producteur au sein du petit label Parlophone (lire encadré), et ceux qui allaient un jour devenir The Fab Four ? La légende, qui prend souvent des raccourcis, voudrait que George Martin ait découvert les Beatles. La réalité emprunte un circuit un peu plus complexe. Après s’être fait jeter de tous les labels discographiques londoniens, Brian Epstein, qui croit dur comme fer aux talents de ses poulains, se met en tête qu’il faut montrer un acétate (disque en gravure directe), plutôt qu’une bande. C’est ainsi qu’il se présente, bobine sous le bras, au magasin HMV d’Oxford Street, qui dispose d’une minuscule cabine de studio d’où l’on peut, pour la modique somme d’une livre sterling, repartir avec la précieuse petite galette, laquelle ne supporterait pas plus d’une vingtaine d’écoutes, le sillon se déformant à chaque passage. La chance sourit ce jour à Brian Epstein car l’ingé-son, Jim Foye, trouve non seulement l’enregistrement « pas mal », mais il précise en plus que ce mini-studio appartient à une maison d’édition musicale, Ardmore & Beechwood, filiale d’EMI, le célèbre label qui a rejeté à plusieurs reprises les demandes de rendez-vous de Brian et des Beatles.
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