Incubateur d’artistes

Il n’est pas un seul jour sans que l’on se lamente sur le devenir d’une industrie « qui n’est plus ce qu’elle était », qu’on brandit le spectre « d’un monde numérique en pleine mutation », etc. Beaucoup de groupes et de chanteurs rêvent encore d’être signés sur un label, ou pire, par une major. On connaît pourtant la situation catastrophique de l’industrie du disque et la façon dont sont traités ceux qui n’ont pas la chance de figurer en tête de gondole, sans parler des principales plateformes de streaming qui reversent une quote-part ridicule et sous-évaluent les droits d’auteur aux artistes, avec l’aval des grands distributeurs. On sait également que 80 % du contenu de ces plateformes n’est pas écouté, faute de bénéficier d’une mise sous les projecteurs. « C’est une évidence, les plateformes de streaming ne rétribuent pas la création, mais les artistes ne s’en rendent pas encore compte. Elles devraient acquitter les mêmes droits que la radio, ce qui n’est pas le cas », nous dit Jean-Marc Hauser.

Le 11 mai 2016, Digital Music News annonçait sur la toile la mort programmée du téléchargement payant d’un des sites historiques de vente en ligne, des propos vite démentis dès le lendemain mais de manière sibylline par l’un des porte-parole de la marque à la pomme. Mais force est de constater le recul du téléchargement face au tsunami du streaming, dont l’offre est même devenue un élément déterminant pour le choix d’un forfait téléphonique dans un cas sur deux. Consternant.